Arrivée sur le plateau !
Arrivée sur le plateau, Alexis le moniteur m’explique ce qu’on va faire pendant les 2 heures. J’ai juste oublié de vous dire que ce 27 juin, il a fait un temps splendide… Parfait pour crever de chaud sous l’équipement, surtout quand on fait du sur-place ! Et oui, n’espérez pas piloter comme un Dieu dès les premières minutes… Les exercices qu’on fait au début n’ont rien de passionnant, pas de montée d’adrénaline en prévision… Mais il faut commencer par le commencement et acquérir de solides bases avant de pouvoir aller plus loin !
Les exercices de base pour l’apprentissage moto
Le tout premier exercice a été de mettre et enlever la béquille. Ne vous moquez pas, c’est hyper important ! Que le motard qui n’a jamais fait tomber sa moto parce que la béquille était mal calée lève le doigt ! Quoi, personne ? Bon, j’ai peut être dramatisé, mais écarter la jambe pour chopper la béquille sans regarder, ce n’est pas super instinctif non plus hein !
Je passe rapidement à la suite : la position des jambes et des pieds. Là encore, il s’agit de prendre des automatismes pour pouvoir le faire les yeux fermés par la suite. Je récapitule : jambes bien serrées autour du réservoir, et pieds rentrés vers l’intérieur (à l’inverse d’une démarche en canard!). C’est l’inclinaison des pieds qui va permettre aux genoux et cuisses de se plaquer tous seuls contre le réservoir. Quant aux pieds sur les cales pieds, on prend bien appui sur le devant, à la limite des doigts de pieds. Pour la suite, il faudra jouer avec ses pieds pour atteindre le sélecteur de vitesses et le frein…
Je touche enfin aux commandes
Exercice suivant, je travaille l’embrayage. Attention, préparez-vous à souffrir. Il s’agit ici de se familiariser avec le point de patinage. Du coup, il faut sans cesse embrayer, puis débrayer, puis embrayer, et ainsi de suite pour trouver le point de patinage, mais sans faire avancer la moto ! Il faut pouvoir le visualiser quasi au millimètre près, c’est hyper important pour la suite !
Une fois que le point de patinage est acquis, on se lance dans le guidonnage, à savoir le fait de garder l’équilibre à très basse vitesse (2-3km/h) en jouant avec l’embrayage. Très utile pour les manœuvres au ralenti, et aussi indispensable pour le parcours lent. Je me débrouille plutôt bien. A ce qu’il parait, les filles sont dotées d’un bon sens de l’équilibre ! (Au moins un avantage au fait d’être une fille pour passer son permis moto !)
Ouille, les demi-tours
Du coup, on entre enfin dans le vif du sujet : les demi-tours. Alexis m’explique comment faire et me fait un démonstration. Pour réussir les demi-tours, dans la théorie c’est hyper simple : on tourne la tête dans la direction où on veut aller, on pousse le guidon, la moto penche, et on fait contrepoids de l’autre côté, pour ne pas s’écraser comme une merde sous les 200kgs de la moto tomber. Dans la pratique, ca a été beaucoup plus compliqué pour moi… Les premiers demi-tours n’ont pas été catastrophiques, le moniteur n’avait pas l’air apeuré… Seulement je n’étais pas assez sûre de moi, de mes gestes et j’ai laissé la moto prendre le dessus.
Je n’appliquais pas correctement les conseils du moniteur, je n’arrivais pas faire tourner la moto assez pour réussir le demi-tour sur la piste… Je débordais toujours sur l’herbe !!! Arrrggghhh, aucune idée de comment me sortir de là… J’ai enchainé des 8 et des 8 sans jamais réussir (ou quasiment) à en faire un correctement. Forcément au bout d’un moment ça a commencé à m’énerver… Alexis m’a secoué un peu les puces, en me disant qu’il fallait que j’y aille, que je rentre dedans, que je tourne plus, que je penche plus ! Oui bon d’accord, on va essayer !
Et là, c’est le drame…
J’essaie d’appliquer à la lettre ce que me dis Alexis, je suis motivée, j’ai super envie d’y arriver ! Premier tour, ça passe nickel du côté gauche. Go, côté droit, on y va, je regarde, je tourne, et ouhhh, aie putain c’est lourd ! Et bim… la gamelle ! A vouloir trop bien faire, j’ai mis le guidon en butée et impossible de redresser. La moto est trop lourde, je ne fait pas le poids… Je me laisse tomber. Bon, ça commence mal !
Allez, on y retourne. A peine le temps de me mettre debout, Alexis avait déjà relevé la moto, et me force à remonter aussitôt. J’essaie à nouveau, le côté gauche parfait. Arrive le côté droit, et bim, rebelote ! Exactement la même erreur qu’avant…Bon, c’est nettement moins drôle cette fois. J’ai déjà la tête en vrac de la première gamelle, donc là, il va falloir remédier à ça…
Je remonte aussitôt encore une fois. Et je vous le donne en mile, j’ai refais la même. Oui, une 3ème fois ! Sauf que cette fois, les 2 premières gamelles et la fatigue aidant, la moto m’est carrément retombée dessus… Résultat, de beaux bleus sur le genou, le mollet, le poignet, et les cervicales un peu fragiles. Je suis complètement dépitée, j’ai l’impression que je ne vais jamais y arriver !
D’ailleurs je décide de stopper la leçon quelques minutes avant la fin. Je sais que de toute façon je n’y arriverai pas aujourd’hui. Le moniteur prend le temps de me ramener en voiture, on discute de l’incident, on essaie de voir comment faire pour arranger ça au plus vite… Le rendez-vous est donné au lendemain 10h.
La plateau, ca use !
Retour à la maison, complètement abattue, agacée. J’ai limite envie de tout abandonner. Oui, déjà… Tous les copains motards me soutiennent et me remontent le moral sur les réseaux sociaux. J’ai envie d’y retourner pour essayer, pour leur faire plaisir, leur montrer que j’en suis capable ! Allez, motivation…. En attendant, je vais prendre un bonne douche et aller faire une sieste, parce que mine de rien, le plateau, ça use !!