la BMW R1250RT est une moto qui me faisait rêver depuis de si nombreuses années. Je me suis toujours dis qu’un jour j’en aurais une. Puis ce jour est arrivé et aujourd’hui j’ai parcouru plus de 8200km à son guidon. Par cette expérience de 8000km, un bilan s’impose sur mon expérience et sur l’achat de cette grosse mobilette. Est-ce la compagne idéale au quotidien ? Est-ce une moto parfaite pour les longs trajets ? Est-ce une moto facile à piloter quelque soit les conditions ? Verdict…
Une invitation au voyage
Le RT est avant tout une grande voyageuse. Elle invite au voyage et donne envie de découvrir du pays. Sa vocation première est de franchir les grands espaces, en mode solo voire même en duo. Elle offre tout le confort à son pilote et son passager voire sa passagère avec tout ce qu’il va à bord : selle chauffante bi-zone et poignées chauffantes réglables sur 5 niveaux, bulle réglable électriquement, radio MP3, feu longue portée, GPS Navigator 6… bref, tout ce qu’il faut pour être bien et heureux… d’ailleurs avec les copains Bretons nous avons fait une belle balade motarde de près de 2000km en 5 jours en mai 2019. C’est d’ailleurs ce projet qui m’a convaincu d’opter pour une telle moto même si j’hésitais avec le K16GT. Je vous invite à lire mon essai comparatif entre le K1600GT et le R1250RT pour vous remettre dans le bain.
Vidéo bilan 8000km à bord du R1250RT de David Jazt
Petites vidéos montées en deux parties car j’entre vraiment dans le détail. Tout passe au crible, et je pense qu’après avoir vu ces deux vidéos, le R1250RT n’aura plus de secret pour vous.
8000km à bord du R1250RT
C’est l’heure du bilan à bord du R1250RT. Plus de 8000km à bord d’une si belle moto, je vais tenter de vous faire partager les petits détails qui m’ont marqué à bord de cette moto. Ces points qui m’ont séduits, mais aussi ceux qui me plaisent moins. 8000km dont le tiers en duo avec ma femme derrière moi… si vous avez des questions, des remarques, ou quoi que se soit, n’hésitez pas à laisser un commentaire sous l’article ou à venir en discuter sur ma chaine Youtube 🙂 je me ferais un plaisir de vous répondre…
Attention au budget
Attention au budget qui peut très vite grimpé avec une base à 19920€, hors options 719 comme les jantes spéciales à 1790€ ou les couleurs spécifiques car il faudra rajouter encore 1900€, sans parler du top case BMW à 1000€, les feux additionnels à près de 400€, l’alarme une poignée de 250€, mais aussi le Navigator 6 à 850€, le SOS à 350€ et j’en passe… au final la sauce peut très vite devenir piquante, sans parler de la carte grise, les frais de mise à la route, la plaque etc… vous êtes prévenus !
Prise en main du RT
Si elle peut sembler imposante comme ça à première abord, il n’en est finalement rien. Une fois sur son dos, elle se pilote du bout des doigts et devient un véritable avion de chasse si on comprend le mode d’emploi. Elle dispose même d’un soupçon de sportivité en arrière plan ce qui lui donne un peu plus de caractère encore. En revanche, il faut tout anticiper, surtout lorsque l’on s’arrête pour bien cmprendre comment repartir, une bonne lecture de la route, de son revêtement s’impose. La bonne astuce est d’être toujours arrêté sur une route plane et à défaut gardez à l’esprit d’avoir la roue avant toujours plus haute que la roue arrière à défaut d’avoir de belles surprises pour repartir et je parle en connaissance de cause… au point d’avoir de belle suée au front de temps en temps !
Une moto imposante et charismatique
Idéale pour voyager, le week-end ou lors des vacances, cette RT m’a permis de remonter en Bretagne en partant de Nice cet été. Près de 3300km sur une semaine de roadbook, qui se sont déroulés plutôt bien dans l’ensemble. Les valises permettent d’emporter tout le nécessaire pour 10 jours de vacances pour 2 personnes sans problème. Le top case luiaussi permet d’emporter un bon sac de sport et quelques effets en complément. Les vides poches à l’avant permettent de brancher son iPhone (éviter les tailles max, ça ne passera pas) sans aucun problème. Préférez la position selle haute pour les lons trajets pour éviter d’avoir les jambes trop pliées.
Tableau de bord du R1250RT de chez BMW
La vie à bord du RT est assez austère et n’offre pas beaucoup de fun. Mais tout est fonctionnel et tout est axé sur la simplicité ce qui en fait finalement une moto hyper ergonomique. On peut voit le démarrage sans clé, une option qui à mon sens devient indispensable de nos jours, surtout quand on y a goûté. On garde la clé dans la poche, et tout devient accessible via un poussoir. Le verrouillage centralisé à la clé est un confort incroyable. Les valises et le top case ainsi que les vide-poches se verrouillent immédiatement et une seconde pression active l’alarme, rien de plus simple. Pour ma part, je ne regarde pas la vitesse avec le compteur de gauche, je regarde la vitesse sur l’écran central uniquement, car beaucoup plus lisible. J’aurais bien aimé que l’aiguille, du moins l’extrémité de l’aiguille soit orange fluo ce qui permettrait de savoir précisément où l’on en est car on cherche trop l’information. C’est le point faible de ce tableau de bord. Le compte tour en revanche est super utile et le moteur délivre tellement de puissance et de couple qu’il est impossible de monter dans les tours. je crois que je n’ai jamais réussi à monté au rupteur tellement qu’elle impressionne par les sensations de poussée qu’elle procure, surtout en cartographie Dynamique. Cette RT envoie du lourd, vraiment ! Ça change de mon ex R1200R qui pour le coup était menée dans ses moindre retranchement. Un point étonnant auquel il faut s’habituer également ce sont les rétroviseurs situés sous le guidon, j’ai mis un petit temps à m’y faire et aujourd’hui je leurs reproche simplement de ne pas offrir une vision dans les angles morts, c’est dommage !
Les limites du R1250RT sur les longs parcours
C’est au cours de différentes balades moto sur longues distances que l’on peut voir les limites de la moto. Si la consommation est toute à fait contenue avec près de 550km d’autonomie avec un plein, elle n’offre pas le confort optimal auquel je m’attendais et c’est ce point sur lequel je suis le plus déçu de cette moto. Je mesure 183cm, et la position de conduite si elle est amusante sur les parcours sinueux le week-end ou lors des escapades offrant de petites distances entre les étapes, elle devient très vite inconfortable sur les longs trajets. En effet, nous avons les jambes trop repliées sur la moto ce qui sur long trajet engourdissent les genoux rapidement. A vrai dire, vers 40km on commence déjà à sentir une gène et l’envie de tendre les jambes… 40km, vous avez bien lu… 70km, on a envie déjà de s’arrêter, même 20 secondes à un stop pour tendre les jambes à l’arrêt. A 100km, on crie à l’arrêt obligatoire parce que ça devient agaçant. Entre 100 et 160km on se dandine sur la selle et on se met debout sur les cale-pieds de temps en temps pour se dégourdir un peu les jambes comme on peut. Vers 200km, les jambes deviennent vraiment un problème et ça complique vraiment le plaisir que l’on peut avoir… l’arrêt s’impose entre 220 et 260km pendant lequel on s’accroupira à plusieurs reprises, et une bonne pause de 20 à 30mn s’impose vraiment… quant on sait que l’on a une escapade de 600km dans la journée, on se demande par moment pourquoi on a pris une moto à ce budget là pour être aussi inconfortable finalement… attention, je parle vraiment bien de longues étapes lors de rando sur plusieurs jours où l’on roule 8 à 10h par jours…
l’ESA est une option incroyable sur le RT
Sur la K1300GT et même sur le K1300S ou le R1200R il fallait régler le nombre de personne sur la moto, avec ou sans bagage. Ici sur le R1250RT, terminé les réglages de ce type. Il y a simplement 3 modes de réglages : maxi, auto, mini. En mettant sur Auto, la moto gère tout, toute seule et elle s’adapte ensuite sur deux niveaux de réglages que l’on peut utiliser en roulant. En gros, pour le duo, on mettra forcément en « auto » pour que la moto gère toute seule puis, sur les deux modes dispo il y a « road » et « dyna ». Le mode « dyna » est idéal sur les petites routes de l’arrière pays Niçois où nous pouvons profiter d’un confort ferme permettant de prendre de l’angle que je sois seul ou à deux sur la moto ça ne change pas grand chose. Le mode « road » est idéal sur autoroute car la moto devient un tapis volant. On ne ressent plus aucune bosse, ça devient une berline Allemande, c’est génial… en revanche, attention, en mode « road » les suspensions étant molle, impossible d’arsouiller sans avoir un sentiment de dandinement dans les virages, la moto rappelle très vite que nous ne sommes pas sur le bon mode… j’aurais bien aimé quelle s’adapte suivant le style de conduite directement sans avoir à faire de choix…
Même si je mesure 183cm, en mode « auto » au niveau de l’ESA, je suis sur la pointe des pieds. Je précise avoir mis la selle en position haute pour avoir les jambes un peu plus dépliées même si ce n’est pas suffisante. Seulement pour plus de confort en ville ou lorsque je roule en mode solo, je quitte le mode « auto » pour la mettre au « mini » et à partir de là, mes deux pieds sont totalement à plat sur le sol, c’est nettement plus agréable surtout sur les arrêts en dévers ou lorsque l’on se fait une frayeur à glisser des pieds sur quelques graviers parfois… Je n’ai jamais roulé en mode « max », mais je suppose que la moto est encore plus haute, ce qui augmente son centre de gravité… non merci ^^
Les différentes cartographies
La moto dispose également de différentes cartographies moteur. En grs le mode pluie est mou et ne sert à rien par chez nous puisqu’il pleut si peu finalement, le mode road est un mode intermédiaire qui permet d’avoir une conduite coulée. J’ai utilisé le mode road quand on a traversé la France, car il permet en plus d’un conduite fluide de réduire la consommation d’essence. Le mode dynamique est le mode qui offre le plus de punch à la moto et elle en devient presque démoniaque par moment, c’est jouissif ce couple et cette puissance bien suffisante. Associé à un shifter qui accroche un peu à la montée, on finit par s’y habituer d’ailleurs, la moto offre une monté sans discontinuité vraiment bluffante. Le Shifter est nettement plus agréable à la descente, mais en fin de compte je ne m’en sers que lorsque je me souviens qu’elle en est équipée car ça n’offre pas un feeling super agréable avec la moto. En tout cas ce n’est pas l’argument pour vous faire craquer sur cette moto contrairement au K1600GT où là le shifter c’est du beurre, tout comme celui du S1000R, S1000RR et même du S1000XR…
Excellente pour le quotidien, parfaite pour le duo
Vous l’aurez compris, cette RT est une excellente moto pour le solo au quotidien et on y retrouve tout le bénéfice lorsque l’on fait du duo car elle s’y prête parfaitement bien. Elle est aussi une belle compagne pour un quotidien en centre ville car elle est magnable et polyvalente. Ses suspensions offrent un réel confort même sur les pavés de Rennes, en Bretagne.
Elle me permet en tout cas de me déplacer dans mon quotidien pour me rendre au bureau, là où j’ai du bord de mer, du centre ville mais aussi de l’autoroute. le RT me permet également d’aller au sport, au cinema, voir les amis, rouler au quotidien mais aussi le week-end et pendant les vacances…
Aucun problème pour aller faire ses courses, pour deux personnes pour la semaine… avec un peu d’organisation ça ne pose aucun problème !
Et même d’aller rendre visite aux copains chez Michelin… d’ailleurs il existe aujourd’hui une monte GT pour les road5 que je vous recommande vivement pour vos motos routières 🙂
Galerie photo du bilan 8000km à bord du R1250RT