Quoi ? BMW sort une mise à jour de sa K16GT ? Et alors ? Non mais franchement, visuellement je ne vois aucune différence avec l’ancienne et mes deux essais précédents n’ont pas forcément été les meilleurs que j’ai fais dans ma vie. Lors de mon premier essai, en 2013, j’étais même le seul à dire sur la planète que c’était mou… si si, mou ! Seulement elle était en 100cv. A une époque, les motos étaient bridées à 100cv et forcément une moto de 160cv bridée à 100cv ça change pas mal de chose… la seconde fois, en 2015… je ne m’y retrouvais pas plus… 2019, à peine sortie de la concession, je savais déjà que cette moto allait me plaire, et pas seulement…
K16GT de son petit nom
Superbe ! Vraiment magnifique cette version en édition limitée 719 avec un nom, accrochez-vous bien : « SPEZIAL SPARKLING STORM METALLIC », est-ce que ce nom justifie à lui seul la petite option à 1730€, je ne saurais le dire, néanmoins, cette moto K1600GT ainsi habillée est magnifique et on ne voit qu’elle sur le parking de la concession Motorrad BMW Bayern Avenue Cannes. Elle est amputée de ses deux valises, que le vendeur m’annoncera être une option à mon retour d’essai, j’ai cru à une blague pour une moto qui frise les 30K… ça m’a d’autant plus amusé que le K1600GT est à la pointe de la technologie avec son phare directionnel, son verrouillage centralisé et autre pré-équipement pour le Navigator6 qui se glisse dans le tableau de bord comme une lettre à la poste !
Essai en vidéo du K1600GT 2019 par David Jazt
Un grand merci à la concession moto BMW Bayern Avenue Cannes pour l’essai de cette K1600GT 2019. Je suis sur les petites routes sinueuses entre Valbonne (Sophia Antipolis) et Antibes.
De la haute couture chez BMW : édition limitée 719
Cette édition 719 inclue également une selle qui redonne une note premium à l’ensemble. L’assise y est d’ailleurs ultra confortable, mais la couleur n’y est surement pas pour grand chose. Du haut de mes 183cm, on dirait que cette moto est faite pour moi. C’est vrai qu’elle est large, grande, encombrante et imposante, mais alors quelle charisme, quel style ! Je tombe littéralement sous le charme… j’étais passé totalement à côté lors de mon essai en 2013 et en 2015. Comme quoi l’esthétique aide également à apprécier une moto.
Une peinture Coca-Cola qui pétille au soleil
Cette peinture me rappelle la délicieuse couleur du Break Out Harley Davidson il y a quelques années.
Si je l’adorais sur l’Américaine, je lui trouve un petit air d’embourgeoisement sur l’Allemande qui lui va plutôt comme un gant. Il me semble que les liserets sont peints à la main, ici. Dites moi en commentaire si je dis une bêtise.
Nouveau tableau de bord plus fluide visuellement
Ci-dessus le tableau de bord de l’ancienne version K1600GT. Si j’aime les aiguilles sur les tableau de bord, chose que je regrette un peu sur la BMW R1250R, on peut dire que ce tableau de bord du K16GT demandait un peu d’entrainement avant d’être bien lisible. Au premier coup d’oeil, l’aiguille blanche sur fond gris n’est pas forcément le plus rapide pour savoir à combien on roule. Seulement ne nous plaignons pas, les premiers modèles en 2011 n’étaient même pas en couleur si je me souviens bien.
6 ans plus tard, grosse mise à jour et si l’on remarque immédiatement l’apparition du bouton « démarrage sans clé » fort pratique. On devine également un tableau de bord remis au goût du jour. On aurait pu y glisser un écran numérique entre les deux analogiques pour être dans la continuité du tout nouveau tableau de bord des R1250GS, RT et R. Je chipote, car l’intégration du Navigator6 (GPS moto spécial BMW) au dessus fera très bien le job, je pense ! J’aimais beaucoup le Navigator5 malgré ses quelques défauts notables, mais une fois maitrisé, ce GPS est pour ma part l’un des meilleurs du monde du deux roues… j’ai vraiment hâte d’essayer la nouvelle version et de faire un comparatif Navigator 5 Vs Navigator 6.
160cv de puissance et un couple de 17Mkg : accroche-toi maman, il va se passer quelque chose !
Si j’ai toujours trouvé le R1200RT / R un peu faible au niveau puissance / couple pour les sorties en duo ou chargé, on peut dire ce qu’on veut mais le K16GT risque fortement de rétrécir les lignes droites. 70% du couple est disponible dès 1700tr/mn, autant dire qu’il va falloir éviter de faire son malin derrière le guidon dès que le feu passe au vert pour peu que la chaussée soit légèrement humide le matin en allant au bureau.
C’est là aussi que je m’en remettrais volontiers à changer les pneus pour me sentir en total sécurité aussi bien sur le sec, le gras que le mouillé en lui collant l’excellent Michelin Road5 GT, qui lui ira comme un gant, permettant ainsi d’exploiter toute la motricité sans mettre en alerte toutes les assistances à la conduite…
Il s’y passe quoi… au guidon du K16GT 2019 euro4 ?
En démarrant la belle, le feulement légèrement sportif se fait alors entendre. Cette cassure entre la sonorité et son esthétique intérroge, puis on se laisse séduire à grimper sur son dos, selle mouelleuse, commande qui tombent instinctivement sur les mains, les jambes pas trop repliées, le confort est au rendez-vous… elle respire fort cette grosse routière. Je retrouve des sensations perdues, celle de mon ancienne moto BMW K1300GT (équipé à l’époque d’échappement Remus) que j’ai particulièrement aimé malgré sa forte attirance pour la consommation d’huile, le vilaine.
Nous sommes d’accord pour dire que cette GT1300 ressemble quelque peu à cette nouvelle 1600GT ? Seulement un élément de taille les différencie vraiment entre les deux : le moteur. Si le K1300GT était en 4 cylindres offrait lui aussi 160cv le K1600GT est équipé d’un 6 cylindres et ça change tout. Sur le K13GT le couple, lui, était bien plus bas que sur la K16GT avec des données constructeurs à près de 13Mkg. Triste époque 2013, elle était bridée en 100cv.. et pourtant je m’amusais bien dessus à tel point qu’au départ de Rennes, j’ai fais un Tour de Normandie avec, visite ds plages du débarquement et autre virées telle que mon premier Tour de Bretagne sur 4 jours mais également des balades escapade du côté de l’île de Ré… que de souvenirs…
Faute de jeu lorsqu’en 2016, j’ai voulu retrouver les sensations perdues de mon K1300GT à bord d’un K1300S pensant que j’allais m’amuser autant qu’à bord de mon ex GT avec un côté plus sportif… si elle en gardait le même bloc moteur, elle en a gardé aussi le poids… c’est une autre histoire, je m’égare…
K1600GT : l’invitation au voyage, tout simplement
Ce K1600GT m’a littéralement boulversé. L’onctuosité de son moteur en premier lieu. C’est la seconde fois de ma vie qu’un 6 cylindres me fait fondre de bonheur.
Aucune vibration, une onctuosité en conduite « confort » et une bestialité en mode « sport ». On retrouve ici sur cette moto l’approche « automobile » de la marque que j’aime tant mais sur une moto. Plusieurs visages sur une seule moto, comme si tu avais plusieurs motos entre les mains et elle s’adapte à la demande. Le mode « road » pour le quotidien urbain / bureau. On lui enlève ses valises en lui laissant le top case. Parfait pour le quotidien. On lui rajoute les valises et on enlève le top case pour les escapade du week-end en privilégiant un centre de gravité afin d’aller s’amuser sur les petites sinueuses de l’arrière pays, quitte même à partir pour deux ou trois jours en modo solo… on lui rajoute le top case et alors c’est une escapade en amoureux qui se présent avec le mode « confort » idéal pour emprunter l’autoroute sans aucune complexité…
La marche arrière : l’argument qui donne envie de signer le bon de commande !
Qui ne s’est jamais retrouvé dans un corps de ferme sans le vouloir, en bout de chemin à vache, dans un cul de sac… parce que cette saloperie de GPS t’a dit de tourner à droite à la prochaine intersection et que tu ne connais pas le coin ? Combien de fois tu as insulté la terre entière en voulant faire ton demi-tour en tirant sur le guidon de toute ta force pour la déplacer de 0,5cm au point d’en avoir des gouttes sur le front ? Si déjà le Bandit 650N pèse un âne mort, le K1600GT frise les 380kg tout de même (son moteur 6 cylindres à lui seul pèse plus de 100kg). Aujourd’hui, le K1600GT dispose d’une marche arrière… le pied absolu ! Terminé les insultes et les gouttes sur le front… tant pis même, si le GPS se plante après tout… c’est aussi ça la moto, non ?
Galerie photo de l’essai du K1600GT euro 4 2019
Conclusion de l’essai du K16GT et … demain !
Cette K16GT est complètement dingue au niveau de ses options, de ses modes de conduite, du plaisir qu’elle procure à son guidon. Son moteur 6 cylindres est simplement magique et je pense qu’il faut avoir un petit peu de bouteille au guidon d’une moto pour réellement comprendre la chance que l’on a d’avoir une telle moto entre les mains. Voici quelques unes des options de la moto essayée pour mieux se rendre compte :
- DTC (Dynamic Traction Control) en gros tu peux accélérer sur des graviers ou sur une ligne blanche humide, la moto ne bronche pas et laisse à son pilote une totale maitrise de ce qui se passe.
- Esa Dynamique (permet un confort plus ou moins ferme. j’aurais bien aimé que l’ESA soit automatique comme sur la GS suivant la charge)
- ABS Pro : freine du frein avant en plein virage, la moto ne se relève pas. pour ma conduite de poireau, c’est parfait !
- Radio MP3 Bluetooth : pour écouter les infos le matin en allant au bureau ou François Feldman le week-end en allant à la plage…
- Marche arrière
- Phare de virage adaptatif : en pleine courbe quand tu ne vois pas la sortie du virage… bien là tu vois tout !
- RDC : pour savoir si tu as un pneu crevé
- Keyless ride : démarrage sans clé… tu as mis ton pantalon de pluie et tu te rends compte que la clé est dans ta poche… c’est moche !
- Shifter Pro : tu embrayes pour la première, tout le reste se passe au pied… comme si tu avais des palettes… mais au pied gauche 🙂
- Verrouillage centralisée : une pression sur la télécommande et tout est verrouillé… comme sur une voiture 🙂
Aujourd’hui sur une BMW on ne présente même plus les options comme le régulateur de vitesse, les poignées chauffantes sur plusieurs niveaux, les deux selles chauffantes (pilote et passager), la bulle électrique, le feu de jour qui passe automatique aux feux de croisement dans les tunnels et inversement… tout ça, on en parle plus c’est de série chez BMW 🙂
J’ai adoré traverser la France du nord ouest au sud, en passant par l’Espagne, l’Auvergne, la Dordogne et la Normandie à plusieurs reprises à bord de mon ancienne R1200R. D’ailleurs, j’ai essayé sa grande soeur la R1250R, as tu lu mon essai moto ?
La route était parfois fatigante par le manque de protection et le manque de visibilité à la nuit tombée.
De nombreux projets restent aujourd’hui en tête comme le Tour de Corse, les Alpes, mais aussi l’Italie où nous devons aller visiter le musée Ducati (depuis le temps qu’on en parle !), et même la visite du Jura (que mon papa adore)… région humide dans laquelle il vaut mieux pouvoir prévoir le pire niveau humidité. J’adore rouler en montagne, les Pyrénées ont été une révélation mais là aussi la moto que j’avais montrait ses limites dans certaines situations. Manque de souplesse lors des moments sur le frein moteur par exemple…
L’autre grande différence aujourd’hui c’est que nous sommes deux sur la moto, et si les projets restent identiques, j’aimerais tant que possible qu’ils se déroulent dans les meilleures conditions possibles… et à partir de là… je crois que pour la suite de l’histoire… la K1600GT s’impose, non ?