C400GT : le bilan des 5000km
Après avoir traversé la France entre Nice et Rennes, aller-et-retour, en BMW R1250RT, j’avoue avoir effectué un de mes plus grands rêves. Quand, en plus, on réalise ce rêve avec la femme de sa vie, c’est vraiment de superbes souvenirs qui restent encrés en nous et on en reparle régulièrement. Et oui, pour celles et ceux qui ne le savent pas encore, nous nous sommes mariés à Antibes le 8 octobre 2020, mais je m’écarte quelque peu du sujet principal à savoir le C400GT. Aujourd’hui, après plus de 12 mois à son guidon, il est temps de faire un bilan des 5000km à son guidon, ses atouts, ses inconvénients et la petite conclusion qui va bien…
Retour arrière… le BMW R1250RT… un rêve !
Il est difficile de reprocher quoi que se soit au R1250RT de chez BMW si ce n’est que c’est une grosse moto, imposante et impériale sur le route. Son moteur est onctueux, son couple bien plus présent qu’à bord du R1200R offre plus d’agrément et sa consommation vraiment réduite en fait un véritable chameau. Idéale pour partir en week-end, en vacances, et même pour le quotidien… pour le quotidien… pour le quotidien… mince, je bug ! C’est là où elle coince cette R1250RT à mes yeux, c’est l’usage quotidien.
Alors un point important sur la situation. Nous habitons une magnifique région dans le sud de la France où il fait beau plus de 330 jours sur l’année. C’est une région touristique où il y a du monde presque toute l’année.
En bord de mer, c’est vrai que nous sommes privilégiés et en sommes bien conscients. Nous habitons sur Antibes, en bord de mer et je travaille sur Sophia Antipolis. Je me trouve à 7mn de mon lieu de travail, 7 minutes ce qui laisse très peu de temps à cette magnifique R1250RT de chauffer convenablement, il faut se rendre à l’évidence. Si cette moto faisait parti de mes rêves de motard, elle n’est pas adaptée du tout pour mon quotidien. C’était une belle opportunité que j’ai eu dans mon parcours de motard et un peu d’audace aussi que de me lancer dans l’acquisition d’une telle moto. Près de 450€ de mensualité et ici les assurances allument fortement le motard avec près de 110€ / mois alors que je suis à 50% de bonus depuis plus de 10 ans maintenant. Autant dire que pour 15 minutes de trajet quotidien, ça revient à cher le kilomètre…
Un train de pneu plus tard et après avoir fait une grande balade moto avec les copains Breton dans le centre de la France mais aussi notre traversée de la France aller-retour pendant les vacances avec ma chérie, à 8000km en moins de 5 mois, il a fallu se rendre à l’évidence… pour l’arrière saison, il serait plus adapté d’avoir un véhicule qui correspond à mon besoin, c’est là qu’intervient le C400GT même si j’ai hésité longuement avec le C650GT que j’ai déjà eu à l’époque où nous vivions sur Marseille.
Essai en vidéo du C400GT par David Jazt
Le choix du prince : C650GT et C400GT
J’ai vraiment adoré mon C650GT, ma grosse baignoire blanche comme j’aimais l’appeler. C’était un peu une RT à boîte automatique comme j’aime la comparer. Et si ce scooter offre beaucoup d’avantage dans la gamme des maxi-scooter, on peut le dire, il devient dépassé face à la concurrence. Je vous invite à relire mon comparatif entre le C650GT et le C400GT pour mieux comprendre mon choix du C400GT.
Maxi-mid-size Scooter BMW : C400GT
La première chose qui m’a attiré sur ce scooter c’est son look atypique. Il me fait penser au scooter de mon enfance, le Booster pour celles-et-ceux qui s’en souviennent. Ses formes anguleuses taillées à la serpe lui offre un look vraiment différent. Les points que j’aime vraiment se sont ses clignotants à l’avant au dessus de la roue, je les trouve magnifique. Ensuite il est full LED ce qui lui donne une très bonne visibilité. Si son pare-brise n’est pas réglable en hauteur, je trouve qu’il offre une bonne protection dans son ensemble.
Son feu diurne lui donne également du charisme, et il est difficile de croire que c’est un simple 400cc, enfin presque puisque c’est un 354cc en réalité mais d’un point de vu marketing c’est plus valorisant de parler de 400cc. Son moteur est finalement peu puissant avec seulement 34cv à 7500 tours / minute. Son couple est de 35Nm à 6000 tours / minute et si ces valeurs semblent « faibles » sur papier, il n’en reste pas moins un scooter dynamique et qui offrent de bonnes sensations à son guidon. C’est même impressionnant la manière dont il bondit à chaque feu rouge, et il est loin d’être le dernier dans les flux de circulation. C’est ce point qui m’a séduit le plus dans son petit caractère. Il est nerveux et offre vraiment un comportement digne de ce nom en milieu urbain, c’est tout ce que j’attends de lui. Donc oui, 34cv et 35Nm de couple mais essayez le, vous verrez comme il en donne pour son pilote. Comparez-le avec son grand frère le C650GT, vous comprendrez tout de suite pourquoi je me suis orienté vers ce choix.
C400GT : le bilan des 5000km en vidéo par David Jazt
Le C400GT en full options sinon optez pour un autre maxi-scooter !
Poignées chauffantes, selle chauffante, écran TFT couleur, alarme, fieu diurne automatique, keyless ride (clé dans la poche)… optez uniquement pour la version toutes options pour ce C400GT car son principal défaut si je puis dire c’est son prix. Il est horriblement chers et lors de la revente vous comprendrez très vite que la tranche des 30% de perdu lors de la première année fait mal… avec quelques options qui vont bien, il est plus facile de négocier une reprise ou une revente, même si je vais vous avouer que ce n’est pas gagné d’avance. Au final, on se retrouve avec un scooter clé en main qui frise les 9500€ pour un 400cc c’est quand même pas donné.
Un tableau de bord TFT qui fait toute la différence
Ce tableau de bord TFT fait toute la différence et c’est avec lui que l’on se dit que l’on en a pour notre argent. Il est complet, offre deux affichages au quotidien différents, et donnent toutes les informations possibles. J’aime par exemple savoir combien de kilomètre j’ai effectué aujourd’hui sans avoir à remettre le trip à zéro. Idem, j’aime savoir combien j’ai consommé aujourd’hui sans avoir à remettre à zéro. Les temps de pause entre deux moments où le moteur est démarré, la consommations moyenne depuis que j’ai le scooter, le trip inversé quand on arrive en réservé etc.
Ce tableau de bord du C400GT est quasiment le même que celui que l’on retrouve sur l’ensemble de la gamme BMW aujourd’hui. En mettant ce tableau de bord sur le C650GT / C650S ça permettrait d’avoir une nouvelle jeunesse à ces maxi-scooter vieillissants.
Il est top également de pouvoir connecter son smartphone au scooter pour profiter pleinement de différentes options comme par exemple un report du téléphone sur cet écran afin d’avoir un GPS directement sur le tableau de bord. Bon, c’est juste un indicateur de direction avec les distances avant la prochaine intersection, ce n’est pas un GPS avec cartographie et tout se pilote depuis le téléphone pour entrer les destinations. L’idée est vraiment intéressante même si nous aurions aimer aller plus loin encore dans l’approche.
Les points qui fâchent à l’usage !
Si ce scooter est attachant, je dois bien l’avouer, il y a quand même certains points agaçants. Le premier qui me saute aux yeux c’est son coffre sous la selle. C’est un flex case, le même principe que l’on retrouve sur le C650 Sport mais contrairement au grand frère, on ne peut rien charger en roulant ou presque. Le Flex Case est un système qui permet d’avoir un double fond que l’on déploie pour ranger le casque à l’arrêt. En roulant, on peut difficilement glisser 2 bouteilles d’eau, une paire de gant et un pantalon de pluie. Il est donné pour pouvoir y glisser deux casques, j’ai jamais réussi, c’est bien pour ça que le Top Case est indispensable si l’on souhaite pouvoir faire quelques courses ou même simplement transporter une boîte à chaussure. L’option du Top Case risque de vous faire dresser les cheveux sur la tête, ne parlons pas du budget… nous sommes à plus de 500€ hors top case… ils sont fous chez BMW !
Le duo est à éviter
Un autre sujet qui fâche c’est le duo. S’il est occasionnel, ça peut encore aller mais si ça devient régulier, le clavaire sera de mise, et ça risque de très vite vous agacer. Les reprises sont molles, le confort inexistant, franchement le duo c’est pénible. Nous en faisons de temps en temps, mais c’est vraiment quand on sait qu’en voiture ça va être galère…
Une vitesse de pointe un peu juste sur autoroute
Ne vous fiez pas à ce compteur du C400GT qui indique une vitesse max de 180km/h, vous arriverez avec de la peine à 150km/h qui sur GPS frise plutôt les 140km/h. Sur autoroute c’est limite même si c’est suffisant dans 90% du temps. Mais un besoin d’avoir un peu de reprise ou autre, il faudra alors plutôt employer le frein moteur et voir l’approche un peu différemment. C’est d’autant plus dommage que le C400GT pourrait très bien encaisser un peu plus de vitesse stabilisé encore.
Bilan des 5000km à bord du C400GT de chez BMW
En dehors des nombreuses campagnes de rappels que ce scooter a eu, en dehors de ma trappe a essence bloquée qu’il a fallu changer (sous garantie), en dehors de ma selle qui ne se fermait plus (sous garantie) j’ai eu de bons souvenirs à bord du C400GT. Il se faufile partout, c’est son gros point fort. Son démarrage sans clé est un réel bonheur au quotidien et la mise en marche de l’alarme en automatique c’est le confort absolue dès que l’on s’écarte du scooter. Il est relativement confortable même si je ne peux pas tendre les jambes totalement avec mes 183cm, chose que je pouvais faire sur le C650GT et que j’appréciais surtout sur les longs trajets. Étonnement, je ne peux pas lâcher le guidon en roulant, car il se met à guidoner tout de suite. C’est un point que BMW connait mais ne trouve pas de solution. Il n’est pas impossible de lâcher une main, mais pour la seconde, vous vous ferez des frayeurs dès la première seconde. Je trouve que ce scooter consomme pas mal en fin de compte car on oscille entre 4L et 4,5L / 100 pour un 300cc c’est beaucoup, surtout si on le compare sur ce point à un Forza 300 par exemple. La molette sur le guidon ne sert à rien, ou quasiment à rien. J’aurais préféré avoir un bouton directionnel d’autant plus que parfois la molette ne fonctionne pas très bien. J’aurais pu la passer en garantie mais comme elle ne sert à rien, j’ai laissé comme ça.
Galerie photo du C400GT
Une belle expérience donc ce C400GT, je ne regrette pas mon achat. Il est idéal pour un usage quotidien et c’était là son rôle. Il lui manque un peu d’allonge et de couple pour être totalement opérationnel dans un objectif « balade » néanmoins il ne rechignera pas à avaler 300km dans la journée de manière occasionnelle. Certes, il consomme un peu, mais son autonomie de 250km est suffisante. J’aurais aimé trouver un vrai coffre sous la selle et surtout un régulateur de vitesse ainsi qu’une bulle réglable électriquement comme on peut l’avoir sur de nombreux concurrents. L’assurance n’est pas donnée également par chez nous, et mine de rien pour une poignée d’euros en plus par mois, il est tout à fait possible de s’orienter vers la concurrence ultime à savoir le TMax… sacré TMax que je n’ai jamais eu encore dans mon garage…
Mais alors… le TMax… bonne ou mauvaise idée finalement en toute proportions gardées ?