Mais il pète un câble le David ou quoi ? Comment peut être comparer ou oser aborder ces deux motos à savoir la Multistrada et le Streetfighter dans le même article ? Alors avant toute chose, je tiens à signaler que cet article ne sera pas du tout objectif et qu’il pourra être construit et argument de manière totalement opposée une prochaine fois… malheureusement, et beaucoup sont dans mon cas, on ne peut choisir qu’une moto à la fois et si bien souvent la passion l’emporte sur la raison, on peut s’en mordre les doigts à un moment donné, et inversement… se demander pourquoi nous n’avons pas succomber à la passion plutôt que d’entendre raison… aighhhtt !
Ducati : le fabriquant de jouet pour adulte
Ducati à toujours été à mes yeux le constructeur de moto qui m’a donné du plaisir aussi bien sur la moto qu’à côté. Dans ma vie de motard, j’ai eu la chance d’en avoir quelques unes dans mon garage et à chaque fois elles avaient eu raison entre passion et… et… je cherche encore, car c’est toujours la passion qui a pris le dessus, sauf une fois !
C’est en 2015 que la raison à prix le dessus en me prenant cette Monster 821. Certes c’était une raison plutôt agréable je dois bien l’avouer mais je voulais absolument arrêter mes conneries à rouler comme un âne sur le dos de mon 1098 S Streetfighter totalement dénué d’assistance et je roulais de plus en plus fort avec, toujours jusqu’au limites de se faire peur / mettre en danger ! Ce Monster 821 était donc le choix raisonnable pour calmer le jeu, mais en fait sur le dos d’un mid-size on a tendance à essorer encore plus fort la poignée pour se procurer des sensations perdues…
En effet, pour moi, la moto de mes rêves c’était bel et bien cette Streetfighter 1098 S rouge que j’avais eu quelques années avant. J’ai vraiment adoré cette moto et son histoire par dessus tout. C’est en allant rendre visite à la concession Ducati de Rennes à bord de mon SV 1000 S à l’époque que je suis tombé nez à nez avec cette moto. Le coup de foudre immédiat. Je ne savais même pas que Ducati proposait sa sportive en version décapotable. Elle n’avait quasiment pas de kilomètres et n’attendait plus que moi. J’ai immédiatement mis en vente mon SV 1000 S que j’avais seulement depuis quelques mois seulement pour me prendre cette Ducati 1098 S Streetfighter. Il n’y en avait pour ainsi dire que quelques unes à tourner sur Rennes à l’époque. Les gens se retournaient sur moi quand je passais, et lorsque je l’ai équipé de Termignoni (déchicané) je n’ose vous expliquer la banane que j’avais à chaque fois que je la sortais du garage. C’était un moment magique, j’étais dans ma bulle. Où que j’aille, cette moto me procurait du plaisir, un plaisir et une satisfaction incroyable… plus jamais, aucune moto depuis ne m’a offert un tel plaisir, de telles sensations… et forcément le Monster 821, même s’il était plus sage, même s’il avait l’ABS etc. même si c’était plus raisonnable de rouler dessus… je n’ai jamais retrouvé de telles sensations aussi bien sur la moto qu’à côté !
Ducati Panigale 899
J’ai pourtant essayé de trouver une alternative à cette Streetfighter, sans forcément tomber dans les excès avec par exemple cette Panigale 899 qui n’était pas une mauvaise moto, j’ai pris du plaisir à bord, mais ce n’était pas pareil ! Je garde de très bon souvenir en allant rouler du côté de Saint-Malo, un soir d’été…
Ducati Panigale 1299S : le feu aux fesses !
Second coup de foudre pour une Ducati, c’était à Doha, sur le circuit international de Losail. J’ai pris un pied comme jamais dans ma vie de motard lorsque j’étais sur le dos de cette Panigale 1299S équipée de pneu Michelin Power RS. En plus d’avoir une moto réglée aux oignons, les pneus collaient vraiment à la route et le feeling à bord de la moto était tellement présent que j’ai pris une claque ce jour là. A plus de 280km/h en bout de ligne droite des stands, à écraser le frein avant comme je n’ai jamais osé le faire, à se prendre le droit en suivant les instructions des pilotes ouvreurs des BMC… quel pied ! Franchement cette Ducati est aussi magnifique qu’efficace, le tout dans une sonorité propre à son image… incroyable !
2021, je n’en crois pas mes yeux !
Vous vous doutez bien que mon coeur s’emballe à la vue de cette magnifique Streetfighter nouvelle génération. Encore plus belle que dans mes rêves, ou tout superlatif semble petit face à ce que m’évoque cette moto. Et ce n’est pas n’importe quelle Streetfighter puisqu’il s’agit d’une moto équipé d’un moteur V4. Est-ce que je dois vous parler de la fiche technique ?
208cv, près de 13Mkg de couple, autant dire qu’on en a sous la poignée… et quelque part, je m’en fou, même avec 50cv de moins je l’aurais trouvé tout aussi magnifique…
Elle existe également dans une magnifique robe noire du plus bel effet. Mais alors, moi qui ai eu l’ancienne génération en rouge puis en noire, ne serait-ce pas le moment idéal pour conjurer le sort et de commencer par une noire ? J’avoue que les deux me plaisent beaucoup même si à mes yeux une Ducati c’est rouge, la noire ne me laisse pas indifférent… je la trouve compacte, racée, diabolique même…
Essai en vidéo de la Streetfighter V4S par David Jazt
Quel bonheur d’être à son guidon, j’ai pris un pied monstre même si cette première approche était un peu frustrante du fait que j’étais pris de court par le temps. C’est bien pour ça qu’il était important de faire un second essai, pour y voir un peu plus clair…
Alors cette fois c’est validé, l’essai est concluant et je me dis à cette instant que rien ne peut être mieux qu’un Streetfighter V4S même si j’ai pris le temps d’essayer la concurrence histoire d’en avoir le coeur net, j’ai ainsi essayé la Triumph Speed Triple 1200 RS, la Triumph Rocket 3R, la Tuono V4 Factory, le Super Duke 1290 R de chez KTM, le nouveau S1000R BMW, et même la nouvelle Hayabusa. Inutile de chercher midi à quatorze heure, même si ces différentes motos ont leurs arguments pour séduire, le Streetfighter reste le Streetfighter !
Le besoin évolue : besoin de bagagerie
C’est vrai que le Streetfighter est une machine de guerre sur laquelle on prend beaucoup de plaisir. Moto idéale pour faire des ronds plus ou moins grand autour de la maison. Le Streetfighter a aussi quelques défauts comme toutes les motos, le premier étant qu’elle n’est absolument pas pratique et le sac à dos sera de rigueur.
J’étais bien content d’avoir les valises et le top case sur ma BMW R1200R lorsque j’ai visité la France de la Bretagne jusqu’au Pays Basque à plusieurs reprises, voire même en allant en Auvergne ou en Dordogne.
Le R1200R n’en restait pas moins un excellent roadster polyvalent sur lequel j’ai pris beaucoup de plaisir. Économique au quotidien avec une conso moyenne de 4,5 / 5L / 100, idéale pour le duo, plaisante globalement même s’il lui manquait le petit côté pétillant que l’on peut avoir sur un modèle un peu plus « sportif ».
En 2018, au retour des essais du Michelin Road5 en Espagne avec Michelin, j’ai suivi les conseils de mon ami Dean et je me suis pris le Speed Triple RS. Excellente moto, un bon roadster sportif sur lequel j’ai pris beaucoup de plaisir également. Seulement ici point de top case, il faut se trimbaler un sac à dos à longueur de journée et chaque arrêt devient alors une galère entre le sac à dos, le casque, le blouson à trimbaler… pour peu qu’il fasse chaud, ça devient très vite laborieux et on regrette l’aspect pratique d’une moto…
Et on peut trouver une moto confortable, avec bagagerie sans forcément aller jusqu’aux extrêmes comme par exemple lorsqu’en 2019, j’opte pour une magnifique R1250RT Exclusive. Cette moto était un vaisseau amiral de confort doté de toutes les dernières générations de technologies, vous vous en doutez bien…
Mais là encore, trop utilitaire pour un usage au quotidien… c’est plus un manque de fun… j’étais déjà un motard à la retraite si je gardais cette moto ! Je suis un peu mauvaise langue, car j’ai vraiment adoré cette moto qui plus est, c’était un rêve d’en posséder une un jour… avec ma femme, nous sommes partis de Cannes pour nous rendre à Rennes, même jusqu’à Saint-Malo / Saint Lunaire aller et retour. Ma femme qui n’avait jamais fait de moto jusque là était un peu effrayé par rapport au projet, mais finalement c’est passé comme une lettre à la poste.. les intercom aident bien également à échanger entre le pilote et le passager, on en garde un excellent souvenir.
Multistrada V4S : le trail roadster bien énervé mais pratique
Difficile de trouver mieux pour réaliser un essai moto. Venir poser ses pneus sur cette route, c’est déjà la certitude de poser le décor. Je découvre avec une Streetfighter V4 dans une autre approche, celle du trail. Je n’ai jamais été fan du concept du trail. Rouler en tout chemin ne m’a jamais attiré même si parfois lors de mes périples, un trail aurait pu me permettre d’emprunter des routes que je ne pouvait pas avec la moto sur laquelle j’étais. Pour moi un trail c’est une Suzuki DR 650 voire même une Africa Twin pour le Paris Dakar… on est loin du concept même de la moto à mes yeux à savoir un moteur, des roues et des virages pour s’amuser… une Streetfighter quoi !
Ce n’est pas la première fois que j’essaye un Multistrada. D’ailleurs quand j’habitais à Rennes, lors des entretiens de ma moto souvent j’avais droit à un Multistrada. Je prenais cette moto comme une punition. Elle n’est pas spécialement belle, ça ne procure aucune émotion au niveau de la conduite car nous sommes trop haut, le son est en général moyen et l’ergonomie à bord est plutôt bof… comme ça, ça ne donne pas envie, j’avoue mais en même temps c’est vrai, pour moi le Multistrada est un utilitaire entre la moto cross et la routière… ennuyeuse !
170cv et près de 13mkg de couple sur une moto rudement bien suspendue !
En me retrouvant à bord du Multistrada V4S, on oublie toutes les anciennes générations. Je dis bien toutes ! Ici, on fait une remise à zéro totale et on se laisse emporter par le charme d’un Streetfighter caché dans une moto qui ne paye pas de mine. On retrouve ici à bord du Multistrada le petit côté pétillant du Streetfighter ce qui en fait une moto différente et vraiment sportive. Cette Multistrada devient alors un couteau Suisse suivant comme on la chatouille. Un savant mixte d’une moto routière pouvant nous amener loin dans un confort absolu ou une moto sportive exploitant 170cv et le même couple camionesque qu’à bord du Streetfighter agrémenté d’un shifter le plus précis que j’ai pu avoir entre les jambes, le pied absolu à conduire cette moto !
Essai en vidéo du Multistrada V4S par David Jazt
Cet essai m’a enjoué, véritablement enjoué. Un Streetfighter ou presque qui peut recevoir un top case, des valises et un régulateur adaptatif, c’est tout de même de sacrés arguments. Imagine la même moto, à savoir un Multistrada mais avec une sonorité qui se rapproche encore un peu plus du Streetfighter ?
Voilà, c’est possible avec cette ligne Akrapovic du plus bel effet, on se retrouve sur une moto qui offre une expérience de conduite encore différente du Streetfighter avec plus de polyvalence. Une meilleure autonomie sur le Multistrada avec son réservoir de 22L dont 3L de réserve contre 16L dont 3L de réserve sur le Streetfighter si bien qu’à bord de la première on peut faire 250km à 300km contre à peine 160km sur le Streetfighter si l’on se base sur ce que l’on peut lire un peu partout.
Alors raison ou passion ?
Bien souvent la passion prend le dessus puis on regrette en se demandant pourquoi à notre âge on n’a pas pris le temps de bien réfléchir en optant pour la raison. Tu veux le bonbon rouge ou le bonbon noir ? Deux parfums que tu aimes, mais tu ne peux en choisir qu’un… on peut aussi se dire que l’on commencera par la première, puis suivant, on basculera vers l’autre… c’est vrai… mais au prix du bonbon, j’aimerais autant partir sur le bon dès le départ… j’ai toujours cet arrière goût amer du Multistrada même si j’ai pris vraiment du plaisir à bord, je mec dis que chaque virage n’aura pas la même saveur qu’à bord du Streetfighter… à contrario, à chaque fois que je vais m’arrêter quelque part, je vais pester d’avoir à me trimbaler mon casque à la main… et franchement quand on a goûté au confort du topcase, c’est difficile de faire sans !
Multistrada V4S le couteau Suisse
C’est vrai que je lui trouve un petit quelque chose à cette Multistrada surtout qu’elle existe en rouge…
Mais également en noire… l’une ou l’autre, mon coeur balance encore une fois… jusque là, match nul avec le Streetfighter même s’il existe une couleur supplémentaire sur le Multi, dans son édition sport…
Oh merde, il existe aussi une version avec des roues à rayon… j’aime bien même si ça fait un peu moins sport du coup… mais alors du coup, rouge ou…
noire… pas mal aussi en noire… mince ça se complique, il y a des packs sur le Multi… pack radar, 2500 euros… pack performance, 3500€… oulà, on ne va plus jamais s’en sortir…
Plus simple, le Streetfighter
Sur une Streetfighter, au moins, c’est plus simple… tu as juste la couleur à choisir, ce qui n’est pas une mince affaire… noire ou rouge … ah, on peut aussi changer les échappement et même mettre un embrayage à sec comme sur mon Streetfighter 1098 S… laissez moi partir… help !