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Comparatif suzuki : GSR600, SVN650, GSX-R750 – 3 essais, 3 impressions, 1 seule signature…

autant avec le SV on pousse les rapports et en 4 on voit bien qu’on est à 140 / 150… autant avec le GSXR on suit les voiture en 2… et il reste 4 rapports… déconcertant… sur le GSXR on passe la 3 par principe, histoire de…

Me voici à nouveau à pied depuis presque trois mois et demi et c’est bien difficile de redevenir spectateur quand tout ceux autour de vous sont acteur… je cumule les magazines sur la table de chevet qui en dégueule de partout, j’apprends les caractéristiques de chacune d’entre elles, défauts, qualités, j’entrecoupe les articles entre eux, je fais mon petit mélange et me construit mon propre opinion sur chaque modèle pour finalement ne pas être plus avancé qu’au départ…

On peut écrire et lire tout ce qu’on veut rien ne vaut un essai routier… bien sur après il est intéressant de lire les ressentis de chacun afin de se conforter dans ses choix ou au contraire de comprendre pourquoi nous ne sommes pas d’accord avec ce que pense les autres… quoi qu’il en soit et le plus important dans tout ça ce n’est pas de savoir si celle-ci freine mieux que celle là, savoir si celle là à une plus gros réservoir que l’autre ou si celle là dispose d’un empattement plus court qu’une autre… le plus important, et ce sera pas une nouveauté, pour une fois, c’est de se faire plaisir avant tout, le reste on s’en fou, après tout !

Evidemment les rêves de gamin prennent le dessus, la raison s’envole un peu et les motos les plus inaccessibles deviennent celle que l’on souhaite le plus… étant gamin je passais mes mercredis après midi sur la selle d’un CBR 1000F chez le concessionnaire alors que je ne touchais même pas les sélecteurs et le guidon en même temps pendant que mes parents faisaient les courses en grande surface à côté… ça change des BD vous me direz… et un gamin de nos jours ça rêve de quoi ? GSXR bien évidemment… mais je suis un gamin raisonnable, je resterais sage en bavant sur le 750 seulement… il ne faut pas exagérer…

En fait c’est de manière totalement naturelle que je suis remonté sur une moto, sans vraiment me poser de question ni même m’en poser de fausse… bon c’est vrai qu’avant de partir de la concession j’ai bien du caler 3 ou 4 fois ayant du mal à trouver le point de patinage, mais une fois assimilé à ma main gauche, c’était comme si je n’avais pas arrêté d’en faire… premier feu rouge, pied au sol, quelques ronflement de moteur… rahhhhh ça fait du bien d’être là !

Le GSR, la chose la plus surprenante en fait dès qu’on monte à bord c’est la hauteur de selle, je l’ai trouvé bien basse par rapport au Z (et ce n’est pas plus mal). Elle met à l’aise tout de suite même si on a l’impression d’être en crapaud dessus, finalement on est vraiment très bien dessus et on trouve ses marques assez vite. C’est vrai que les jambes sont bien repliées, mais ça donne une sensation vraiment agréable pour conduire cette motocyclette. Autant je n’avais pas du tout apprécié la boîte du FZ6, autant celle du GSR est agréable, fluide et rapide. Plaisante quoi. Le petit son du moteur rageur n’est pas le plus vilain que j’ai pu entendre bien qu’en origine. J’ai surtout l’impression qu’on entend la boîte à air plus que les pots, c’est grisant passé un certain régime moteur. Bien en jambe, plutôt compacte et pas trop légère sans être handicapante même à basse vitesse, le GSR semble être une copie du FZ6 sans ses défauts (du moins ce que je lui reprochais : boîte de vitesse dure et pénible, trop légère, son d’aspirateur, tableau de bord horrible façon Z…).

Bon à côté de ça le GSR n’est pas la plus belle moto que j’ai pu croiser, entre ses plastics assez moche, son cul qui pour moi ne ressemble à rien, ses peintures fades et ses similarités avec le FZ6 qui n’apporte rien, le GSR n’a pas tout pour lui, mais l’essentiel est là et c’est bien le principal : un réel plaisir de conduire, un tableau de bord vraiment complet, beau et agréable, une position agréable pour son pilote (je fais 183cm) avec les commandes qui tombent bien sous les mains… sincèrement et égoïstement elle me plait bien cette vilaine…

A mes yeux la moins pire reste la grise, c’est la plus soft et la moins contrasté cadre / réservoir du plus mauvais goût… je préfère jouer sur le contraste du cadre / moteur nettement moins pire… non franchement heureusement que sa vie à bord la sauve contrairement au FZ6 qui elle n’a rien pour la sauver, si peut être la version 2 qui arrive mais que je n’irais même pas essayer !

Niveau moteur faut pas s’attendre à une machine de guerre, il s’agit là d’un bon petit quatre pattes qui ne demande qu’à monter dans les tours, alors jouons ensemble et c’est mon quintal de gras qui se plait bien à ce petit jeux… elle monte fort et vite dans les tours même si elle manque un peu de couple à mi régime. En étant malin on arrive à rester dans les tours et à en jouer sans trouver ça usant. L’indicateur de rapport engagé sur le tableau de bord est pour moi une idée vraiment pratique, on sait tout de suite où on en est sans jouer du pied gauche au stress de partir d’un feu rouge en seconde… quant à l’histoire des à-coups d’injection je n’en ai pas trouvé de plus violent que sur le Z, au contraire… après si l’on veut une conduite plus couler, autant se diriger vers un trail ou un custom car pour moi à l’heure actuelle j’ai trouvé ce moteur onctueux, plaisant, assez plein au dessus de 9000 tours (bien suffisant pour s’amuser) bien qu’un poil creux en dessous sans doute en comparaison au Z…

Mon bilan sur le GSR est plutôt positif malgré mes appréhensions sur cette moto sur laquelle je partais à reculons au départ de par sa gueule « neutre » alors qu’en fait elle ne paye pas de mine ! Ensuite il est certain que l’on perd en couple ce que l’on gagne en partie cycle face au Z. Je préfère une moto ayant moins de couple mais un avant train assez saint, des suspensions plus que correctes et un feeling bien présent plutôt qu’un Z puissant mais tremblant sur route bosselée… le GSR a de grande chance d’être celle qui me fera faire quelques kilomètres dans un avenir assez proche…

Le dernier bi que j’ai conduit c’était le CB500F de l’auto école. Pas de souvenir particulier si ce n’est une prise en main assez facile et un moteur plutôt souple… SV par ci, SV par là… tu verras c’est génial… bon alors essayons ce machin d’une couleur de fond de bombe… ils prennent des stagiaires chez Suzuki pour définir la couleur de leurs monture ou bien est-ce un choix réellement réfléchi avec un concept à la clé ? Franchement à ce niveau là je ne les trouve pas très bon… entre le GSR mi plastic mi peinture passée et le SV avec son bleu métal clair… bon sang, heureusement qu’on n’achète pas une moto sur catalogue, il risquerait de ne pas me voir souvent !

Teuf teuf teuf… tiens, ça me rappelle de CB ce son rauque assez plaisant sur le ralenti… c’est vraiment différent ce principe de monter en régime sans changer de timbre ou d’octave, je trouve ça déroutant voire vibrant, sans jeux de mots douteux… la prise en main est naturelle, encore plus facile que le GSR avec lequel j’ai calé je ne sais combien de fois avant de partir. Le SV, lui, part tout seul, sur le couple et cette mélodie plutôt rébarbative.

Trop léger, c’est vraiment pénible d’avoir l’impression de se casser la gueule sur chaque virage, d’avoir l’impression qu’ils ont oublié de bien serrer un écrou sur la fourche, cette sensation que ça va partir en sucette… au bout de 10minutes je n’avais qu’une envie, faire demi tour… bien sur ce moteur pousse, mais ça n’a rien d’excitant, ça pousse fort jusqu’à 6000 puis, hop ça retombe… c’est tout l’inverse d’un quatre pattes, c’est particulièrement frustrant.

Après je peux comprendre ces deux écoles, il est vrai que l’on n’est pas obligé de rouler à 150 comme sur le GSR pour s’amuser, malgré une boîte ferme et à « l’ancienne ». on retrouve cette idée d’être perdu dans les rapports àe ne plus savoir si on est sur la 4 ou la 5 tellement que chaque rapport apporte la même sensation d’ennui. On va repasser un rapport pour avoir de la « pêche » pour doubler, pfiouuuu quelle erreur, on a presque l’impression de reculer en côte plutôt que de récupérer de la pêche pour doubler, j’étais sur le bon rapport au départ… ben mince, on s’amuse comment finalement ? en gros sur petite route, une foix la 6ème atteinte il faut attendre le prochain feu pour avoir droit de baisser les rapports ? Niarf niarf niarf, on va encore me détester quand on va lire ces lignes, mais je n’aime pas du tout les bi, je suis maintenant convaincu ! De plus je trouve le SV dépassé à tout point de vue. Les suspensions sont désagréables et pas coordonnées entre elles. Ca tangue du devant à l’arrière et vice versa, c’est usant. Le tableau de bord n’est franchement pas le plus joli mais pas le moins fonctionnel, ça me rappelle l’horrible ER6N, moto que je n’affectionne pas particulièrement non plus.

Mais je pense que le pire de tout c’est la position de conduite sur le strapontin faisant office de selle. Une horreur. Bras tendu, ce sont les épaules qui font office d’amortisseur, je dois bien avouer que j’avais très mal en arrivant chez le concessionnaire et que j’étais bien content de lui déposer son machin. Ouf, c’est terminé…

Déçu quelque peu, je reste sur ma faim. J’aurais bien aimé retrouver ce sourire qui me démangeait à chaque fois que je descendais du Z. mes rêves d’enfant bien présents portent leurs regard sur la belle bleue à côté et dont les 7cv ne me font pas peur… j’ai tout lu dessus, je la connais par cœur, je peux même réciter à voix haute, même son tarifs exorbitant, mais quand on aime n’est-ce pas ? Et puis les pâtes c’est bon, toutes les variantes que l’on trouve sur ces années d’entrainement… choisir ou conduire, autant boire comme dirait l’autre au coin de la rue…

Clé de contact, le concessionnaire démarre l’engin de guerre. Quel son… c’est incroyable le son qu’elle produit d’origine. Mon Akra sur le Z n’a qu’à bien se tenir tellement que cette GSX-R 750 K6 en impose. Quelle prestance, quelle carrure… quel sourire rien qu’en étant à côté, gant sur les mains à attendre le feu vert du concessionnaire qui m’expliquait les petites choses à faire et à ne pas faire… « Attention, tu vas voir que c’est autre chose là, même en 100cv… ça marche très très fort… n’oublie pas de chauffer les pneus avant de poser le genou (oui oui, tu penses bien… à mon niveau)… n’ouvre pas en grand en première ça lève tout seul… ».

J’enfourche le rêve de gamin, le moteur est démarré et je peux m’enfuir avec. D’accord ma voiture est sur le parking du concessionnaire mais bon, symboliquement c’est beau je trouve ! Monter à bord d’une telle moto, si mythique et surtout pouvoir faire quelques tours de roue dessus, seul, je prends conscience de la chance que m’accorde le concessionnaire… un seul mot : merci !

Première impression : c’est rudement bas. Mais c’est confortable, c’est même bien confortable à défaut de ce que je pensais. Les jambes se mettent en place toutes seules, presque instinctivement, les pieds sont rudement haut, on a l’impression de chevaucher une barrière empêchant les vélos de passer sur les chemins piétonniers. Ensuite pour poser les mains, on cherche le guidon, rien n’est naturel. Un peu comme sur un vtt trop petit où l’on trouve les freins trop haut et qu’on aimerait les descendre d’une rotation d’un quart de tour vers l’avant pour se sentir plus à l’aise car du coup on se force à poser la paume des mains en dessous de la ligne d’horizon du guidon. On devine mieux l’aisance dans laquelle on se retrouve c’est-à-dire pas du tout à l’aise sur les 200 premiers mètres : « mais qu’est-ce que c’est que ce machin de torture ? » ou plutôt « une sportive on en fait tout un tafouin, franchement y’a rien d’agréable d’être là-dessus »… ça change tout par rapport au simple fait de s’asseoir dessus en statique dans la concession. Une réelle impression d’être une tortue qui veut rentrer dans sa carapace, c’est très déstabilisant quand on a connu que le roadster prenant toute son aisance sur un guidon bien droit et large. Mais à son guidon les bras sont pliés ce qui n’est finalement pas si désagréable que ça contrairement au SV ou tout était amorti dans les épaules puisque bras tendus. Sur le GSXR, il est vrai que cette position est déconcertante pour moi mais elle ne me pose aucune contrainte de fatigue comme je pouvais le penser. Appuyé sur les poignés, en fin de compte ça permet vraiment d’apprécier la route d’une autre manière…
Ensuite les impressions sont diverses et vont d’un extrême à l’autre. Autant à basse vitesse le GSXR n’est pas agréable, je suppose qu’au bout d’un moment on ait envie de se relever et de se dire, c’est bon maintenant rouler comme ça à 50km/h dans cette position c’est chiant, autant dès que le vent vitesse se plaque contre le pilote, la moto change carrément d’agrément de conduite et la route devient alors un jeu ou il faut suivre le trait blanc en son milieu… le son de ce moteur est un véritable orchestre symphonique bien à l’opposé du vulgaire SV (on ne compare deux moto qui n’ont rien à voir, je parle de son seulement). Chaque rotation de poignée même de 3 ou 4mn seulement tire les extrémités de votre sourire aux oreilles, c’est un véritable plaisir.

C’est terrible, autant le GSR était joueur en haut des tours autant avec le GSXR ça commence là où l’on ne voit pas l’aiguille à cause du guidon trop haut placé par rapport au compteur que l’on cherche du regard sans cesse, et ça monte très très haut, passé 8000 tours, je montais un rapport car c’est vraiment impressionnant en début d’essai… et encore je montais un rapport, je lâchais l’accélérateur une demi seconde pour ré accélérer après afin de ne pas trop me faire peur tellement que le moteur est réactif. Une fois l’appréhension passé, on enquille un peu plus fort, on pousse les rapports et là où l’on se dit qu’on est au bout on devine le 10000tr/mn à peine franchi du coin du regard, vas y, fais toi plaisir, fini la rotation de poignée (assez courte)… Vraoummm ça gueule, c’est démentiel ! On monte un rapport et hormis le principe d’être déjà à des vitesses déraisonnable, on retrouve la même sensation que sur le rapport précédent et ce sur tous les régimes et sur tous les rapports. Epoustouflant.

Il faut véritablement baisser la tête pour voir le compteur à la différence des roadsters qui se trouve à portée de vue. C’est assez gênant. J’ai bien compris ici tout l’intérêt du shift light, cette petite lumière qui indique la plage moteur sur laquelle on doit changer de rapport… très pratique et du plus bel effet. Mais il n’y a pas que ça qui soit pénible sur les sportives. Les comodos sont vraiment difficiles à trouver avec les pouces, sans doute une question d’habitude tout comme la position de conduite assez radicale. Le tableau de bord du GSR est grandement inspiré de celui du GSXR mais je trouve celui du GSXR encore un cran au dessus en terme de qualité et de finition. Il semble de bonne qualité et fiable alors que celui du GSR fait d’avantage plastique.

Au bout de quelques kilomètres, on prend ses marques sans pour autant avoir une impression de facilité, cette position n’aide pas à faire ses contrôles extérieurs sur les ronds points et chaque rotation de cou devient alors un défi, c’est laborieux mais en même temps je m’occupe d’avantage de ce qui se passe devant que derrière, je pense avoir compris la dernière fois. De toute manière avec le GSXR, un coup de rotation de la poignée droite et on se dégage de tout. Le freinage est vraiment particulier. J’ai vraiment apprécié l’arrière où j’ai bien l’impression qu’il est impossible de faire glisser le pneu tellement qu’il propose de progressivité mais l’avant, lui, c’est façon « stoppies » je dirais si on ne fait pas attention.

Une seule question me vient en tête : est-ce vraiment Suzuki qui fabrique cette moto ? Quand on voit le GSR ou le SV on a de quoi se poser la question… en terme de qualité des matériaux, de finition, d’envie de s’asseoir dessus, de plaisir à regarder… c’est vraiment deux mondes différents… bien évidemment nous pouvons s’acheter deux SV pour le prix d’un GSXR mais très franchement ça n’a rien à voir… montez dans une 106 puis une 607, proportionnellement c’est la même chose.

Paradoxalement on roule moins vite avec un GSXR qu’avec un GSR, c’est l’impression qu’elle donne. Autant le GSR je me suis amusé comme un petit fou à jouer de la boîte sans cesse monter en 6, redescendu 2 rapports, ouvrir en grand jusqu’à 14000 sans retenu, remise en 5 puis redescente en 3, ouverture en grand, 4 puis 5… (Gazzz quoi !) Sans chercher vraiment à regarder le tachymètre sachant pertinemment que je roulais vite, autant avec le GSXR on prête attention à la vitesse car les sensations sont présentes à tout régime moteur et c’est ça aussi le plaisir de rouler en GSXR. Le tout c’est de rester raisonnable car ça monte très vite, à croire que la vitesse grimpe de 10 en 10, c’est vraiment l’impression que ça donne… autant avec le SV on pousse les rapports et en 4 on voit bien qu’on est à 140 / 150… autant avec le GSXR on suit les voiture en 2… et il reste 4 rapports… déconcertant… sur le GSXR on passe la 3 par principe, histoire de…

Quelle journée mes enfants… et surtout que d’émotion après une si longue période sans rouler… c’est vrai que le fond de l’air est frais en ce moment mais ça n’empêche en rien de prendre plaisir à consommer un peu de gomme. Reprendre la moto en roulant sur un GSXR, moi je dis que ça le fait ! Trois essais, trois impressions, une seule signature… en gros j’aimerais le moteur du GSXR, la partie cycle du GSR et le pot du SV pour la gueule… Sauterais-je le fossé ? Serais-je sage pour la prochaine ? La passion prendra t elle le dessus sur la raison ? En attendant je reste comme un gamin, ébahi devant ces motos qui passent devant chez moi… vivement que je sois grand !

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