Le feu passe au vert, première enclenchée, instinctive, je m’évade sur la portion de quatre voies qui me sépare des petites routes de campagne un peu plus loin. Le VFR est stable, tranquille, terriblement tranquille, trop peut être, ne vibre pas et je vois bien dans les rétroviseurs qui sont bien écartés et bien positionnés, ça change du Z. J’appréhendais un peu le système Vtec, et effectivement vers 6500 / 7000 tr/mn, comme un relent secondaire vient donner une poussée sympa au VFR ce qui redonne un peu de pêche à l’engin. Les suspensions sont sans doute ce qui m’a le plus bluffé sur cette moto, elles sont terriblement efficaces et laissent présager un voyage d’une ou deux centaines de kilomètres sans trop se plaindre du fessier…
« Hey David, j’ai un VFR pour toi, tu devrais l’essayer, tu verras c’est sympa, ça pousse bien et le Vtec qui se déclenche vers les 6500tr/mn donne vraiment un petit coup de jus assez sympa… de plus elle est comme neuve ! mai 2006, 2300km…»
Comment refuser un essai sur la mythique VFR 800 Vtec. Ça tombe bien je suis dans ma grande période d’essai moto, alors profitons en ! d’entré de jeu ça à l’air d’être un bon compromis, une routière avec une position, presque, de sportive : 800cc avec système Vtec pour passer de 2 à 4 soupapes de manière totalement transparente, ABS intégral, Dual CBS, bulle haute, capot de selle, poignées du passager qui s’enlève et se remet en deux tours de clé de 10… joli tableau théorique, vivement les tours de roue pour mieux s’en rendre compte !
Le concessionnaire me fait un petit topo, très intéressant, sur l’histoire du VFR et son évolution depuis de si nombreuses années. Petite présentation du système de freinage et du moteur à deux « étages » pendant que le moteur chauffe tranquillement sous un feulement bien discret pour mes oreilles. Nous sommes très loin des FZ1 et autre Speed Triple à ce niveau là… la moto me semble neuve alors qu’il s’agit ici d’une occasion de mai 2006. Je suis bluffé de sa propreté et de savoir que l’ancien propriétaire ait pu prendre un 1000 Valadero à la place, deux machines totalement différentes et qui pour ma part ne m’intéresse absolument pas !
Le tableau de bord est sobre, simple et sans gadget. On retrouve la température moteur et extérieur d’un côté et de l’autre les habituels Trip A, B et général ainsi que l’horloge en mode 24h – ça peut sembler normal, mais sur le Z c’est uniquement en 12h, et c’est rudement pénible à l’usage – pour ma part je laisserais en Trip A afin de voir combien de km je vais faire durant l’essai. L’assise sur la moto est plutôt agréable et souple. Une impression de vieille moto, style ZR7 vient alors à l’esprit immédiatement alors qu’il s’agit ici d’un modèle 2006, mais ce n’est qu’un apriori qui exprime la sobriété du tableau de mort un peu tristounet. Tout de suite, dès les premiers mètres on sent une moto vive et légère malgré son poids conséquent sur papier, comme quoi il ne faut pas se fier aux apparences et ce n’est pas mon essai du K12R qui dira le contraire à ce niveau là. Elle donne envie de la balancer, mais je n’ose pas trop du fait que les pneus soient encore froids et à ce niveau nous ne sommes pas gâté, ça sent la gomme dure… ça va mettre du temps à chauffer…
Nous venons de quitter la concession et nous voici déjà au premier feu rouge, le moment idéal pour se rendre compte que l’on a à faire ici à une boîte plutôt agréable même si le point Neutre semble difficile à trouver. Il ne se met pas automatiquement sur le N à l’arrêt comme sur le Z ou le GSR si bien qu’on passe pratiquement toute la durée du feu à chercher ce point Neutre, ou bien repasser en première, tant pis, on ne lâchera pas la main de l’embrayage ! Question d’habitude peut être… le son du brelon est franchement trop sobre, ça manque de virilité et de vibration, du moins à l’arrêt. Quelques rotation de poignée pour se rendre compte du coffre de la bête, personne ne se retourne dans les automobiles devant moi… va déjà falloir penser à changer les pots si ça existe !
Le feu passe au vert, première enclenchée, instinctive, je m’évade sur la portion de quatre voies qui me sépare des petites routes de campagne un peu plus loin. Le VFR est stable, tranquille, terriblement tranquille, trop peut être, ne vibre pas et je vois bien dans les rétroviseurs qui sont bien écartés et bien positionnés, ça change du Z. J’appréhendais un peu le système Vtec, et effectivement vers 6500 / 7000 tr/mn, comme un relent secondaire vient donner une poussée sympa au VFR ce qui redonne un peu de pêche à l’engin. Les suspensions sont sans doute ce qui m’a le plus bluffé sur cette moto, elles sont terriblement efficaces et laissent présager un voyage d’une ou deux centaines de kilomètres sans trop se plaindre du fessier.
Les accélérations sont linéaires mais bien présentes. Ça pousse fort jusqu’à 11500 tr/mn. Les transitions entre les rapports ne sont pas des plus rapides mais s’enclenchent bien, la boîte est agréable à allure vive et le moteur plutôt plein devient très joueur passé 8000 tr/mn… seulement à ces régimes là, on roule un peu trop vite et la bulle, haute (et vilain soit dit en passant), n’aide en rien à calmer le jeu, au contraire. Les virages approchent et c’est avec un petit sourire en coin que l’on prend plaisir à prendre de l’angle en insistant sur la poignée un peu plus fort jusqu’à l’arrivée du prochain rond point. En revanche, j’ai trouvé la position de conduite fatigante car trop appuyé sur les poignets et c’est bien dommage. Cette position incite à rouler fort mais la bulle gâche un peu le plaisir de vitesse et obligé à rouler encore plus fort. De plus on encaisse les chocs dans les épaules, ce qui pour moi n’a rien d’agréable et à plusieurs reprise je me verrais détendre mes bras à tour de rôle alors que je n’ai roulé que 20km au final !
En cherchant une petite route dégagée pour prendre quelques photos, je me suis engagé sur une voie sans issue. Rendu au bout, il m’aura fallu toute la force de mes jambes pour tirer la moto en arrière sur 50cm afin de faire un demi-tour. Impossible. Il m’aura fallu alors continuer un peu plus loin faire demi tour dans l’herbe. Elle est vraiment handicapante à basse vitesse. Je me vois mal la pousser à la main dans une petite courre en contre pente… il faut alors juste anticiper un peu à ce niveau là. Le rayon de braquage quant à lui est correcte, bien plus fermé que sur le GSR par exemple.
Avec cette VFR 800 Vtec K6 ABS DUAL CBS, Honda à réussi son coup : une machine polyvalente, agréable à conduire, souple, qui freine drôlement bien, qui ne sautille pas sur les routes bosselées, qui dispose de série d’un capot de selle là où d’autre les facture près de 200€, d’une belle finition, d’un agrément de conduite agréable. Mes reproches lui iront directement droit au guidon qui lui ne l’est pas, hélas, à son moteur un peu trop linéaire et discret malgré un Vtec que je trouve réussi même si je n’en vois pas spécialement l’utilité et à des échappements trop sobre et pas assez sport dans la sonorité.
A mi chemin entre sport et routière, le VFR me parait être une bonne moto, agréable et facile à vivre. Avec la fiabilité Honda et sa « cote » qui tient les années, le VFR est une moto qui demande à ce que l’on y prête attention dès lors que l’on cherche de la polyvalence comme j’ai pu le chercher à l’époque du Z750S. Bien sur c’est un autre budget, mais c’est aussi une autre moto, avec des options telle que l’ABS et le freinage DUAL CBS. Avec du recul et en comparant les deux, mon choix irait plus volontiers vers le VFR malgré une position de conduite un peu trop sport à mon goût pour l’utilisation de cette motocyclette…
Les + :
- Protection bulle
- Freinage en Dual CBS
- Suspension
- VTech
- Poignée passager
- Mono bras
- Position de conduite
Les – :
- Prix
- Manque de coffre / couple
- Trop timide