Alors que je trouve mon K1300GT un peu lourde pour les manoeuvres à faible vitesse, le fait de devoir baisser un ou deux rapports pour monter dans les tours afin de retrouver un peu de power… me voici sur le dos de son petit frère, le K1300S accompagné d’un ami pour l’occasion… je pars du principe que si c’est bien à deux, tout seul c’est encore mieux… et sur le K1300S, je retrouve des sensations perdues, bien loin en tout cas du K1300R pourtant si proche sur papier…
BMW moto K 1300 S : présentation
La moto BMW K1300S reprend la même base que mon K1300GT. Ce sont deux motos totalement différentes mais elles reprennent le même moteur, le même cadre, le duolover (système de suspension avant) et le paralover (système de suspension arrière), le cardan, et l’ergonomie globale… en revanche, même si c’est la même base moteur, ils n’ont pas la même cartographie et surtout pas le même poids (tant mieux) et la position de conduite me rapproche d’avantage des mes origines entre l’Hayabusa, le SVS1000 et autre GSXR… pourtant proche du K13R, le K13S n’a vraiment rien à voir niveau sensation, je suis bien content de l’avoir essayé, encore plus à deux car ça permet vraiment de mieux se rendre compte du duo en condition réelle…
Michel, mon passager pour cet essai moto BMW K1300S
L’essai de la moto K1300S s’est déroulé au Village moto de Nantes. Cet essai c’est déroulé en la charmante compagnie de mon ami Michel, un ami de 180cm pour 70kg, autant dire qu’en duo c’est le genre de personne qui permet de pousser l’essai duo au maximum, si ça passe avec Michel alors ça passera avec tout le monde… je me projette surement mais ma future nana sera forcément plus petite (enfin j’espère) et un peu moins lourde… vu qu’elle sera plus petite… enfin j’espère 😉
Ergonomie à bord du BMW K1300 S
Je suis ici sur terre connue, l’ergonomie est identique à l’ensemble des nouvelles productions BMW moto. Le bouton de clignotant est toujours aussi dur, c’est le seul reproche que je peux faire… mais c’est le même que sur mon actuelle K1300GT. On retrouve l’ordinateur de bord (bouton info), les warnings, l’ASC/ABS déconnectable (pourquoi faire ?) et la gestion de l’ESA II (qui propose de la suspension en confort / normal / sport tout en roulant). Le commodo pour la gestion des feux de route sont identiques sur le K13R ou le K13GT, c’est une gachette.
A droite, on devine l’emplacement pour le bouton des sièges chauffants (au dessus du coupe circuit)… ici, nous n’en avons pas sur le K13S, tout comme sur le K13R, en revanche nous retrouvons le bouton permettant de gérer les poignées chauffantes. Sur le K1300S, enfin sur celui ci, nous avons une option qui me fait bien rêver ou qui me donne bien envie… une option que j’avais déjà apprécié sur le Daytona 675… j’y reviens un peu plus tard…
A l’arrêt le tableau de bord peut sembler déconcertant avec ses aiguilles qui partent d’en bas à droite mais à l’usage, il est clair, précis et j’adore les aiguilles, les chiffres sont beau bien plus beau que sur le Kawasaki GTR 1400. Le tableau de bord numérique sur la droite est un peu petit et reste moins lisible que sur mon K1300GT. Il indique néanmoins toutes les infos même si lors de mon essai la langue sélectionnée était en Anglais… rien de dramatique ! En roulant en duo, je faisais quelques accélération en 3 puis en 4 et en 6ème pour tester les relances… ça poussait de manière sportive et à chaque fois, mon passager et moi étions surpris de voir qu’on ne faisait monter le compte tour qu’à moins de 5500 tr/mn… tout de suite on s’image les sensations de puissance, accouplé au shifter… enfin un Daytona X 2 😉
K1300S et son shifter : jouet pour adulte seulement !
En voilà une bonne idée que d’avoir mis un Shifter sur une telle moto. Le shifter est un petit outil placé sur la boîte de vitesse qui permet de monter les rapports sans embrayer ni couper la poignée de gaz, on se retrouve alors dans une poussée continue… c’est grisant ! ça l’était déjà à bord du Triumph Daytona 675 mais qui manquait un peu de coffre, ici on remercierait presque dieu d’avoir inventer la lois stupide des 100cv pour s’amuser sans se faire trop peur avec le shifter ! En même temps l’ASC II accouplé au Shifter c’est la combinaison parfaite pour se faire des frayeurs et des « Youhouuu » (Copyright Mam Dany) sans jamais se mettre en danger puisque la technologie veille… Une fois bien maitrisé, ça doit être grisant… c’est THE argument qui me ferait plus prendre un K1300S plutôt qu’un kawasaki ZZR 1400 aussi bien soit il…
Echappement sur le K1300S
Chez BMW je suis déjà habitué à avoir une moto plutôt discrète malgré mon pot d’échappement Remus tout à fait illégal du fait de sa chicane perdue soit dans mon garage. En effet, je trouve qu’à moto, il est primordial d’être entendu à défaut (parfois) d’être vu ! Bien ici, sur le K13S, ça me pique le clavier d’écrire ça, mais le pot d’échappement de série lui va comme un gant, la sonorité n’est pas a plus vilaine, au contraire… bon, évidemment qu’un Akra lui ferait du bien, mais à 1200€ pièce, on va bien réfléchir à investir si ça se présentait… après, un Akra offre un son encore plus rauque… même si on n’arrivera jamais au bordel des Termignoni sur ma Ducati 😉
Vidéo K1300S avec pot Remus + Shifter
Mets du son 😉 et tu entends ce changement de rapport en montant les vitesses avec une nette coupure ? C’est ça le Shifter…
Monobras sur le K1300S BMW
Ce monobras arrière du K13S lui va à ravir. Ce cardan empêche de trop salir la jante arrière, c’est une bonne idée. Cette jante qui est magnifique… en revanche ces pneus ne m’ont pas trop convaincu. Metzeler Sportec M3, bon ils sont neuf c’est vrai. Je trouve qu’ils mettent du temps à chauffer et le grip sur l’angle n’est pas très rassurant. Certes je ne connaissais pas la moto et nous étions en duo… c’est une certitude, si je devais acheter cette mto, je négocierais le changement de pneu dès le départ… pourtant un inconditionnel depuis des années à Bridgestone moi j’aime mes Metzeler Z8 mais sont ils adapté au K13S ? 😉
Comportement routier du K1300S : onctueuse et performante
L’essai du K1300S me renoue avec la marque Allemande là où le K1300GT me faisait fuir. Certes j’aime ma moto (K13GT) car elle est pratique au quotidien, mais est-ce qu’on recherche une moto pratique quand on est un passionné de moto ? Ne faut il pas le petit grain de folie pour toujours apprécier chaque moment avec sa belle mécanique à deux roues ? Je ne me refuse rien sur le K1300GT, je pars à gauche et à droite un peu partout sans arrière pensée… peut on faire la même chose sur un K1300S ? J’ose y croire, sincèrement. Le moteur est onctueux, la position de conduite est parfaite, un peu sur l’avant mais pas trop. En duo avec Michel, nous avons passé un bon moment même si nous n’avons pas roulé longtemps ni sur des sinueuses car sur Nantes (Village moto). Même en duo, les reprises sont fulgurante même en 6ème au dessus de 4000 tr/mn… elle ne vibre pas, les rétroviseurs sont parfaits, l’ESA II se fait bien ressentir, je suppose qu’en solo ça doit pouvoir titiller dans les virages, le potentiel est bien là et même en 100cv… je crois que je pourais me laisser tenter par un K1300S… et oui… malgré mon gros coup de gueule sur le système de bridage BMW, je dois bien avouer que les 100cv ici sur le K1300S n’ont rien à voir avec le K1300GT…
Comparatif rapide entre le BMW K 1300 S et le Kawasaki ZZR 1400 en duo
Le ZZR Kawasaki 1400
Le ZZR 1400 de chez Kawasaki et le BMW K1300 S sont exactement au même prix, mon coeur balance. Chez Kawasaki on retrouve une moto plaisante en solo, qui fonctionne fort, à la sonorité bien rauque et à la finition très correcte. Le tableau de bord est agréable, la conduite fluide tout est parfait. En mode duo en revanche, j’ai trouvé l’essai peu concluant. Tout d’abord j’ai trouvé que Michel trouvait moins bien sa place sur la moto, lors des accélérations la moto perdait le punch que je lui trouvais en mode solo… ensuite, je trouve le frein arrière inutilisable du coup on mise tout sur l’avant et l’on perd le feeling sur le freinage en courbe sans que la moto se relève pour autant… certes je ne mise pas tout sur le duo, mais ça compte et ici c’est le but du comparatif. Ce que j’aime moins chez Kawasaki c’est le côté limite « kéké » du modèle. Les liserets de jantes, le vert sportif… je ne dis pas non mais je trouve qu’elle s’affiche un peu trop… je préfèrerais une moto plus discrète je crois… puis, dernier point, ça reste une kawa. Je n’ai rien contre les Japonaises, mais je trouve que le tarif est rudement élevé pour un simple ZZR qui reste une moto élitiste certes mais ça reste une moto d’une marque « bon marché ». C’est sur ce point que l’Hayabusa marque des points car son prix est le plus bas des trois mais technologiquement parlant à part le Brembo et l’ABS, on a fait le tour (cheap !)… le Z que l’on voit partout équivaut à une clio en monde automobile quoi qu’on en pense… on en voit à tous les coins de rue… le ZZR va attirer une sorte de motard au feu rouge où lorsque je me gare dans laquelle je ne me retrouve pas… la fameuse question « elle monte à combien ? » je l’entends déjà d’ici et ça me gonfle…
Le K de chez BMW 1300 en mode S
Malgré une graduation de compteur identique qui affiche 280km/h, le K13 est plus discrète qu’un ZZR, il n’en reste pas moins que le K13S est une moto du même type que le ZZR. Elle cache bien son jeu derrière le logo BMW et on pourrait la confondre avec une moto de vieux comme j’ai actuellement dans mon garage. Technologiquement supérieure à un ZZR, le K 13 est une moto qui offre de belles sensations dans des conditions de sécurité optimale. En dehors des couleurs, le K13 est une moto qui date de 2009 contre 2012 pour le ZZR, Kawasaki aurait pu marquer le pas encore plus fort je trouve avec plus de technologie ou de petits détail pour marquer la différence (du rangement, de la valise de série, un régulateur de vitesse, poignée chauffante…). Le KTRC sur le ZZR, ici c’est l’ASC II sur le K13S, le simple ABS sur le ZZR ici c’est le dual ABS (sur le freinage avant, répartition du freinage), ordinateur complet sur les deux le ZZR offre la consommation d’essence en temps réel là où le K propose une conso moyenne. Le K propose de série des poignées chauffante, le Shifter, l’ESA II (réglage des suspensions en roulant)… ce que j’aime sur le K1300S c’est la discrétion, il ne paye pas de mine, il est sobre. Le type de motard qu’elle attire sera des pères de famille ou des passionnés qui apprécient les motos Allemandes (j’entends déjà les père de famille sur leur R12GS ou sur les R12RT, lol)… je ne dis pas que le ZZR attire les « kékés » forcément mais je l’ai vécu avec le GSXR et je ne veux plus revivre ce besoin de savoir que le frère du cousin de machin à la même dont tout le monde s’en tape ou montrer qui a la plus grosse… surtout qu’en général ce n’est pas moi 🙂
Résumé des + et des – entre le ZZR et le K13S
- Plus de couple et plus de puissance sur le ZZR
- Débridage simple sur le ZZR (au besoin)
- Gueule d’enfer du ZZR contre la discrétion du K1300S
- Image de sportive que donne le ZZR face à une sport GT pour le K13S
- Prix élevé pour une Kawasaki face au BMW technologiquement plus abouti
- Shifter sur le K13S
- Poignée chauffante sur le K13S
- Décôte moins rapide sur le K13S
- Pas de chaine à entretenir sur le K13S
- Le K13S mange un peu d’huile probablement comme sur mon K13GT
Conclusion essai moto K1300S en duo
Facile à prendre en main, les cuisses se calent bien contre le réservoir. Le moteur est bien présent et elle offre le même agrément que mon K13GT avec plus de vivacité, plus de puissance (comme toute relative car c’est une impression), et un couple moindre mais comme la moto est plus légère ça compense. La cartographie n’a rien à voir, sur le K13GT le couple maxi était à 5000tr/mn là où sur le K13S le couple maxi est proche de celui de la puissance maxi soit 8000tr/mn (en 100cv), ce qui donne l’impression d’un moteur plein partout dès 3000tr/mn sur toute la plage du régime moteur accouplé au Shifter, je te laisse deviner les sensations de folie 😉 Lors de mon premier essai, j’étais gêné avec ma botte droite, aujourd’hui, je ne sais pas pourquoi je n’ai pas ressenti de gène particulière… tant mieux ! Sur le K13GT, le couple étant en bas, les rapports se montent très vite… on pourrait ainsi avoir 53 vitesses tellement qu’on les passe vite sans profiter de la plage régime moteur… sur le K13S, chaque vitesse peut être exploitée. Sans avoir l’impression de patiner dans la choucroute d’un rapport à l’autre…
Son poids est pratiquement idéal face à mon pavé en fonte malgré un cadre en aluminium… Son petit côté Sport GT me ravive la flamme qui est en moi, et je me souviens de l’époque où j’avais pris l’Hayabusa faute de budget suffisant pour le K1300S que j’aurais pris volontiers à l’époque déjà. Alors le bémol du K13S reste la bagagerie qui est totalement absente sur le modèle de série… de retour la galère du casque à trimbaler lorsque l’on va chercher un pote de l’autre côté de la ville… le casque dans les pattes quand on va au restau ou au cinéma.. et à la salle de sport ou au Baseball j’en parle même pas… ça veut dire qu’il va falloir investir un peu dans un top case au moins… qui pour le coup s’intègre parfaitement bien à la moto contrairement au ZZR…
Et il est possible d’avoir un top case BMW pour encore mieux s’harmoniser sur la moto. Sur le ZZR ça dénature complètement le concept et l’esprit de la moto je trouve, plus que sur le K13S. Mais attention, je perds quasiment 50% du volume de bagagerie face à mon actuel K1300GT, reine des routières… néanmoins dans les valises du K13S, on peut mettre un casque dans chaque valise ou un blouson. 2 casques dans le top case 😉 reste à voir maintenant si je trouve une belle occase où si je préfère opter pour une moto plus « kéké » même si je trouve que le ZZR est tout à fait mon goût dans l’esprit… car du moment que je peux continuer mes tours de Bretagne à moto ou mes tours de Normandie, en mode solo voire en duo… moi c’est tout ce que je demande 😉
Galerie photo de l’essai en duo du K1300S au Village moto de Nantes