Ne m’en voulez pas, je n’ai pas eu le temps de faire le bilan du rodage du FJR et pour cause à peine sortie de l’atelier pour la révision, je suis parti faire un petit tour en Corse. Un beau périple de quelques jours que vous avez pu suivre sur Jazt.com puisque j’ai raconté dans les moindres détails chaque moment passé sur l’île de beauté. Aujourd’hui, un peu plus de 2500km à bord du FJR, il est temps d’en écrire un petit bilan d’autant plus que j’en suis particulièrement content de cette moto même si ce n’est pas la plus technologique du moment…
FJR 1300 AE, simple mais efficace !
Cette moto FJR est une moto d’ancienne génération, on le sait dès que l’on se penche dessus. On le sait car ça fait 20 ans que l’on en croise à tous les coins de rue, 20 ans que l’on trouve des motos neuves en concession et des motos d’occasion même fortement kilométrée mais qui gardent une certaine côte. Alors effectivement, cette moto n’attire pas les jeunes motards qui débutent ou qui ont tout juste leurs permis gros cube en poche. Le motard qui apprécie le FJR en général à connu du FJ1200, on m’en parle à chaque fois… sauf que le FJ1200 a stoppé sa carrière dans les années 90… tu es bon en maths ?
Le FJR est une moto que l’on choisi parce que l’on sait d’expérience ce que l’on va en faire. Et mine de rien cette moto sait à peu près tout faire. Une compagne idéale pour un trajet quotidien maison / bureau, une copine parfaite pour faire du duo sans brusquer son ou sa passagère, une alliée de taille en mode S dès lors que l’on veut un peu plus de muscle dans les situations qui en demandent… pour tout le reste, le mode T reste à mes yeux le meilleur des mondes sans se faire peur, sans être surpris, tout en rondeur pour une conduite coulée même si parait il je suis un peu trop en sous régime… mon habitude d’être sur du bi Allemand surement.
Des points forts mais aussi des points faibles… hélas !
Finalement ce tableau de bord est tout à fait correct. j’avais du mal avec ce compte tour que je trouvais illisible et trop petit, mais aujourd’hui j’y suis habitué. A droite l’ordinateur est complet et si la manipe de lecture demande un certain temps, on ne peut pas lui reprocher grand chose. Je dirais que son plus gros point faible reste sa jauge à essence qui se met en mode panique trop vite. Je consomme la moitié du plein que j’en suis à 100km seulement pourtant la belle dispose de 24L ce qui laisse suppose une autonomie de 300km avec une conso à 7L ou près de 400km si on roule cool ce qui est plutôt ma philosophie. Je frise à peine les 200km que la jauge clignote et le Trip E se met en route, qu’est-ce que ça m’agace. Je me demande si je ne vais pas demander à ce que la concession jette un oeil un de ces quatre car c’est particulièrement stressant d’avoir un témoin qui clignote et de se rendre compte en faisant le plein qu’il restait en fait 10L voire plus dans le réservoir… ça, ça m’agace fortement !
Une moto lourde : l’argument qui me fait sourire
J’avoue être le premier à l’avoir pensé avant même d’avoir signé le bon de commande. Le FJR n’est pas un Tracer9GT c’est une certitude et c’est justement parce que ce n’est pas un Tracer9GT que l’on aime le FJR. Être passé d’un Tracer9GT à un FJR peu semblé surprenant et pourtant, je suis bien mieux sur cette FJR que sa petite soeur même si ce sont les forces des choses qui m’ont obligé à faire le changement. Le Tracer 9GT n’est ni plus ni moins qu’un MT 09 avec des valises, le FJR est une routière dans l’âme avec un poil de sportivité quand y’a besoin. Mais n’espérer pas mener un FJR comme une sportive, ce n’est pas sa vocation, en revanche, elle ne sera pas la dernière dans les petits virages. intuitive, simple de prise en main, avec un excellent feeling du fait de ces Michelin Road5 GT, on se laisse embarquer à suivre le mouvement quand le rythme accélère sans peiner dans les côtes pour doubler !
Moto lourde : BMW K1600GT
Voici pour moi, et à l’heure actuelle, peut être la seule moto qui pourrait me donner envie aujourd’hui. Il s’agit du K1600GT. Déjà j’adore son look, j’adore sa sonorité car en plus de sa sonorité j’adore son moteur, sa boîte, sa partie cycle etc. Seulement, le K1600GT s’il dispose d’une marche arrière ce n’est pas pour rien. Et son poids, justement on en parle ? Elle est donnée pour 332kg toute mouillée. C’est quand même près de 30kg de plus qu’un FJR, non ? Bon, d’accord, ce sont deux motos totalement différentes sur pas mal de point, mais elles restent toutes les deux des routières…
Moto routière BMW R1250RT Vs Yamaha FJR 1300 AE
Et finalement, après avoir longuement hésité avec le K16GT c’est la R1250RT que j’avais pris. J’avais pris cette RT avec à peu près les mêmes arguments que mon choix du FJR aujourd’hui. Mais ce qui est étrange c’est que je suis bien plus à l’aise aujourd’hui et au quotidien comme sur les longues balades à bord de mon 1300 FJR qu’à bord de cette RT qui pourtant sur papier est bien plus actuelle et moderne. Comme quoi finalement, la moto n’est pas seulement une question d’option, c’est avant tout une histoire de feeling. Bon, je ne regrette pas d’avoir pris à l’époque la R1250RT, c’était un rêve pour moi et j’ai peu l’exhausser, un peu comme j’ai pu réaliser également le rêve de posséder un TMax… ce n’était pour autant pas un rêve d’avoir une FJR et aujourd’hui, elle me semble comme une évidence dans mon garage cette FJR, comme quoi parfois il faut accorder sa confiance envers le feeling plutôt qu’envers ses rêves…
Absence d’options comme chez les Allemandes, mais budget très serré
Une moto qui a un historique de près de 20 ans ne peut pas rivaliser avec les motos les plus modernes d’aujourd’hui sur le plan électronique. Si aujourd’hui certaines motos disposent de radar adaptatif, de verrouillage centralisé, de tableau de bord TFT de 12 pouces etc. le budget est bien souvent largement supérieur à celui d’un FJR. Le budget d’un FJR reste largement sous la barre des 18k toutes options (neuve) contre près de 30k pour un équivalent chez les Allemands. Je ne dis pas que je n’y retournerais pas chez les Allemands car ce sont vraiment de très bonnes motos, mais pour le moment, cette FJR me convient dans 90% du temps, et c’est vraiment bien là l’essentiel. Lorsque ces 10% deviendront 25%, 50% et plus, on changera de moto… pour le moment, cette FJR me convient parfaitement bien d’autant plus que j’aime de plus en plus le 4 cylindres et l’agrément qu’il offre surtout face à un deux cylindres même si ce dernier est plus expressif en général.
Selle confort sur le FJR
Si cette selle ressemble fortement à la selle de série, elle n’en est pas moins d’être la selle confort proposée par Yamaha. Elle est ferme mais offre un confort de route parfait à mes fesses. De plus, son look reste assez sobre ce qui évite les espèce de boudin écrasé avec de gros bourrelet dégueulasse que l’on retrouve sur les selles conforts personnalisées… je précise être jeune encore, j’accorde une importance au look de la moto. Si la selle moche est surement très confortable, elle n’en reste pas moins moche et pour moi si c’est moche, c’est moche avant d’être confortable. Alors forcément en écrivant ces quelques phrases les vieux motards qui revendiques avoir 70 d’expérience moto et 47 motos dans le garage et qui roulent 800km dans la journée sans s’arrêter vont crier au scandale en faisant la promotion de leurs manufacturier préféré du côté de Montpellier ou je ne sais quoi encore… mais j’insiste, une selle moche reste moche ! mdr 🙂
Voyager à moto avec le FJR 1300 AE Ultimate Edition
Avec ou sans valise, avec ou sans top case, avec ou sans sacoche de réservoir, le FJR est une moto idéale pour une randonnée moto le dimanche ou pour aller faire ses courses au retour du bureau, le soir. Je prends vraiment beaucoup de plaisir à bord et c’est là que l’on se rend compte que le shifter par exemple n’est pas nécessaire, que l’on peut très bien vivre sans par exemple. Je m’étais fais la même réflexion lorsque j’avais essayé le Rocket3R chez Triumph l’année dernière. La Rocket ne disposait pas de shifter et je me demandais si c’était une option obligatoire. La Rocket et la FJR dispose d’une telle louchée de couple que le shifter serait bien inutile, peut être pratique en revanche sur les décélérations, j’avoue.
Un compromis idéal, une moto routière qui conjugue parfaitement l’utile à l’agréable
Voilà, vous l’aurez compris, je passe de bons moments à bord de mon FJR ou de ma FJR, comme vous voulez. C’est vrai que ce n’est peut être pas la moto la plus spectaculaire du moment, ni celle qui fait le plus de bruit, etc. mais elle offre un confort à l’usage que j’apprécie, un freinage tout à fait correct même si je lui reproche un manque de mordant, un cardan qui ne procure pas d’a-coup et un agrément qui permet de rouler à 1200tr/min même en 6ème sans que la moto broute… ces pneus Michelin Road5GT lui vont comme un gant, un pare-brise suffisant qui protège bien du froid Corse, des poignées chauffantes qui fonctionne aussi bien que sur une Allemande, et un régulateur de vitesse qui fait le job sans être aussi précis que chez les Allemands. Son petit look de moto de gendarme ne me déplait pas, ses feux d’angle (je ne m’en rends plus compte) sont surement pratique à la nuit tombée, et j’aime bien sa sonorité même en origine… à voir si elle me convient toujours dans les mois à venir et si mes futurs essais motos ne me donnent pas envie de changer, pour le moment elle me convient bien cette FJR et je sais que c’est une moto que je revendrais facilement sans perdre trop d’argent quelque soit les bornes que je lui colle dedans… et plus elle en aura plus ça prouvera qu’elle me convient… bonne route les amis !