KTM SuperDuke 1290 : Présentation
Cette moto n’est absolument pas photogénique. J’ai beau tourner autour dans tous les sens, impossible de trouver un angle qui me convienne pour la mettre en avant. Anguleuse et taillé dans le plastoc la masse, cette moto est vraiment différente de ce qui peut se faire… on aime ou pas, je ne vais pas mentir en disant que je suis venu l’essayer pour ce qu’elle promet plutôt que l’image qu’elle donne car je la trouve vraiment vilaine face au Streetfighter…
Essai Superduke KTM 1290 R en vidéo par David Jazt
bientôt en ligne
Quelques détails sur la KTM 1290 R Superduke
A gauche, c’est imposant. Ces 4 boutons sont vraiment imposants mais au final fonctionnent plutôt bien. Quelques bugs d’affichage à l’écran, mais rien de dramatique. Les clignotants demandent un peu d’entrainement car il faut vraiment mettre le pouce sur le bouton et demande à décaler un peu la main. Idem pour le comodo des pleins phare, on se prend l’index dedans, c’est chiant ! Question d’habitude sans doute… en attendant, sur le K13GT ça m’a flingué une paire de gant d’été à force de raper l’index sur le bouton des phares de route 😉
A droite, du classique, rien à signaler. Les rétroviseurs sont fonctionnels et permettent de voir des deux côtés. Malheureusement, ils sont horribles et tire la moto vers le haut d’un point de vue esthétique… à revoir !
Imposant réservoir, je retrouve visuellement un peu les sensations du Suzuki B-King avec les jambes moins écartées c’est vrai, mais il y a un petit quelque chose… c’est d’ailleurs ce petit quelque chose qui ne m’attire pas sur ce Duke 🙁
Tableau de bord du 1290 R Superduke KTM
Ultra méga complet, Jean-Claude serait heureux ! De la jauge à essence ne veux tu en voilà, du bouton qui clignote, du chiffre qui défilent… c’est festival ! Dans la théorie, ce tableau de bord n’a pas grand chose à se reprocher. La présentation de l’ensemble est fonctionnelle et correspond bien à l’image que je m’étais faite de la moto. Personnellement, je ne suis pas fan du tout du tableau de bord de gauche. Cette vilaine appendice n’apporte pas grand chose, y’avait moyen de mieux intégrer tout ça. S’il n’y avait que la partie de droite c’était amplement suffisant. Connaître la température d’huile ou la puisance de la batterie ou lui offrir de vocations de routière avec la conso moyenne sur le Trip B… franchement… on s’en cogne sévère ! Je n’ai même pas de jauge à essence sur le Streetfighter, et j’en suis pas mort 😉
Même le Street triple fait mieux dans le genre intégration de données sauf que sur le Street Triple faut lâcher le guidon contrairement au Superduke… néanmoins, je n’ai pas fait le tour de tout ce qui était possible de faire niveau réglage, un des grands points fort de cette moto je trouve… par contre, l’affichage du rapport engagé est un peu trop petit à mon goût !
Les différents affichage du tableau de bord du Superduke
Difficile néanmoins de lui rapprocher un manque d’information. Ce tableau de bord est ultra complet, donne toutes les infos possibles et à l’usage on ne s’occupe que du compte tour et du tout petit rapport engagé… à vouloir trop en faire, ça en devient presque fouillis… j’aurais préféré en avoir un peu moins mais que ce soit affiché plus gros dans l’ensemble 😉 Enfin, ne crions pas au scandale car nous sommes très loin de l’horreur que nous a fait Kawasaki cette année avec le nouveau Z1000 2014 concernant le tableau de bord !
On chevauche la belle Autrichienne
En chevauchant le Superduke, on se sent immédiatement à l’aise. La béquille n’est pas simple a enlever, on s’y reprend à plusieurs reprises, idem pour la mettre, mais elle verrouille bien. La position de conduite est droite mais donne une sensation agréable au guidon. La selle bien que raide est confortable, je trouve juste l’ensemble un peu mou, ça mériterait qu’on me raidisse un peu l’ensemble pour être vraiment bien. Le guidon n’est pas trop large, les pieds ne sont pas trop haut (désagréable sensation de vibration dans les reposes pieds en revanche), non mais franchement, sur les premiers tours de roue, belle sensation de confort sur un roadster tout ce qu’il y a de plus classique. L’embrayage est hyper souple, ça me change du Streetfighter hyper dur et usant. Ici tout coule sous les mains, c’est agréable. Le moteur s’ébroue dans une sonorité plutôt sympa, typiquement bicylindre. Néanmoins, il n’est pas on / off, je retrouve les sensations moteur à l’arrêt d’une Moto Guzzi ça grimpe plus vite dans les tours que ça ne retombe, c’est marrant 🙂
Comportement routier
Plaisante à tous points de vue, ce Superduke offre de belles prestations dans une moto homogène. Le châssis est génial, elle ne bouge pas et offre une conduite hyper précise, surtout sur l’angle même si j’y suis allé vraiment mollo type fiotte débutante en slip , c’est assez le panard j’avoue malgré des suspensions un poil molle.
Le freinage, accouplé à un ABS réglable sur différents niveaux, est vraiment top ! Les sensations moteurs sont bien présentes malgré un moteur bridé de 80cv, hélas. Il aurait fallu passer la moto à la valise avant l’essai pour vraiment me rendre compte du potentiel de la bête car là je reste un peu sur ma faim, j’avoue !
Mais j’ai du mal d’un autre côté, à me dire qu’un tel cadre puisse absorber autant de puissance soit près de 180cv, ça doit être du grand n’importe quoi quand j’y pense…
Aussi sage qu’agressive, ce SuperDuke cache bien son jeu. Difficile à croire que c’est un 1300cc en dessous de la selle tellement qu’elle est maniable et presque « facile » si je puis dire. Le couple omniprésent combiné avec de la puissance qui arrive au bon moment en offre pour son pilote. Les moyens régimes moteur sont totalement sages là où ça commence à grogner méchament (au point que la botte glisse brutalement du repose pied) au delà de 7500tr/mn bien qu’au delà de 9500 tr/mn on a l’impression qu’on l’étouffe avec un mouchoir devant le nez… est-ce qu’elle full elle en offre plus en bas, parce que je la trouve vraiment gentille en bas face à mon 1098 ? Plus de « patate » sur les moyens régimes ? Je ne saurais vous dire, mais dans l’état des choses, ce KTM Superduke 1290 R est loin, très loin derrière mon Streetfighter en matière de sensation moteur… d’où le fait d’avoir envie de l’essayer en full… aïe…
Alors cet essai moto KTM ?
Cette moto est une belle découverte même si je n’ai pas spécialement eu le coup de coeur que j’espérais. Tout le monde en fait une montagne et même si c’est vrai qu’elle a de bons arguments pour elle, craquer 16K€ pour elle me demande quand même plus de réflexion qu’à la suite de l’essai du 1199 S Panigale par exemple si j’avais les moyens. C’est vrai que son moteur au Superduke en laisse supposer long derrière ce bridage plutôt réussi (faut le dire) face à un ZZR par exemple. D’une je la trouve vraiment moche, y’a pas d’autre mot, je suis désolé ! Pourtant, je m’étais dis qu’en la voyant devant moi ça pourrait peut être changer… parfois les photos ne reflètent pas tout à fait la vérité.. mais je n’adhère pas avec la philosophie de la marque KTM. Ses formes sont vraiment coupées à la serpe et je ne lui trouve pas de détail qui me fasse réellement craquer comme sur la Ducati Streetfighter où je peux la contempler sous tous les angles. De deux, le réseaux est inexistant. Si je dois retrouver une concession KTM dans le coin, va falloir se lever tôt… et ça c’est la merde !
Ici sur la KTM, je trouve que pour une moto de 16000 euros, on pourrait en avoir un peu plus avec des suspensions Ohlins par exemple (bien fermes, miam !), un tableau de bord un peu plus explicite sans être dans le détail à ce point, puis tous ces plastiques vilains à commencer par ces écopes de réservoir que je trouve affreux ! Il est où le Shifter ?
Néanmoins, il ne lui reste pas que des points négatifs. Le moteur à l’air démoniaque et sa partie cycle tellement efficace que l’on peut (parfois) passer outre à des détails esthétiques. Pour une moto efficace, je pense qu’on n’est pas loin de la vérité et je rejoints tout ce qu’on peut lire à gauche et à droite. Manque juste le petit détail qui fasse étincelle pour se dire « j’en veux une ! ».
Comparatif entre une Ducati 1098 et une KTM 1290 R Superduke
Au final, mon Streetfighter 1098 reste encore bien au dessus en terme de sensations moteur / caractère. Néanmoins, cet essai mériterait d’être renouvelé une seconde fois d’ici quelques semaines pour passer outre les à priori et refaire l’essai sans en attendre autant d’elle. J’étais le premier à dire que le ZZR était vilaine à une époque… pourtant, j’en ai eu une dans mon garage l’année dernière… en sera t il de même avec le Superduke ? Une chose est sure, ce ne sera pas pour tout de suite… les disponibilités sur le Superduke, à l’échelle nationale, sont catastrophiques… on m’annonce jusqu’à 6 mois d’attente… on a le temps de voir venir et de refaire un essai… mais cette fois, on passera à la valise 😉
Galerie photo essai KTM Superduke 1290 R