16 & 17 Décembre 2006 : Même pas froid…
A une semaine de Noël on pourrait s’imaginer un temps bien sec, froid et glacial, logique… nous avons encore un temps clément même si au bout d’un certains temps les mains et les genoux en prennent un sérieux coup ! Ça caille… mais ça reste encore vivable, du moins avec mes gants mi-saison et un simple jeans… ça laisse deviner la douceur du temps !
Etant toujours en rodage, je dois encore bien regarder le compteur et je commence à prendre mes marques à bord… j’adore ce petit jeu des plages régime moteur dans lequel je peux m’amuser… cette sonorité vers 7500tr / 8000 est franchement terrible… lorsque l’on passe la barre des 10000, le DEVIL semble perdre de son charme et se fait plus discret, sans doute une sensation un peu dissimulée derrière le vent qui se fait alors violent dans le casque…
Une chose est sure, le GSR je le trouve vraiment gentil… trop gentil même ! Ça manque de watt, de couple, il faut tout le temps jouer de la boîte pour s’amuser vraiment… mais en fait cette donne est faussée… rodage oblige… j’ai l’impression à l’heure actuelle d’être sur une 50cc à vitesse qui n’arrête pas de changer de rapport ! Rendu à 8000 tours il faut changer de rapport, et on y arrive vite puisqu’entre chaque rapports la plage « utilisable » est courte… mais imaginons bien les choses… à 7000 tr/mn je suis à mi-régime de la vitesse engagée, il me reste encore 7000 tr/mn à exploiter, un truc de malade… parfois je pousse un peu le vice à monter jusqu’à 10 ou 11000 pour l’habiter à être en haut dans les montagnes… je respecte bien évidemment les temps de chauffe et je n’y monte qu’une à deux fois tous les 200 bornes… pour ainsi dire j’ai du y monter 2 ou 3 fois depuis que j’ai mon GSR… mais que d’émotion à chaque fois… j’y reste le temps d’une respiration, le temps de le dire je suis déjà redescendu ou presque…
Les choses, vue de là haut, sont bien différentes… le moteur prend alors une tournure bien différente et on retrouve alors le caractère initial du GSXR-600, moto de départ du GSR. C’est une banane encore plus étirée que l’on retrouve sous le casque, des sensations vraiment différentes, une nouvelle moto presque où le temps de cette poussée donne l’impression d’être sur une grosse… en fait le plus bluffant je trouve reste le châssis. Il ne pli pas et reste bien rigide, je pense que c’est réellement ce qui me plait le plus sur cette nouvelle monture. Il faudrait juste un petit réglage de suspension et elle serait parfaite. Trop dure aujourd’hui à mon goût, elle tamponne les fesses sur mauvais revêtement mais laissent son conducteur en confiance même sur l’angle, chose où le Z faiblissait bien de trop…
En fait d’un point de vue esthétique, je m’y fais petit à petit à l’arrière du GSR même si je le trouve un peu bâclé. Cette double sortie « DEVIL » l’aide à mieux finir l’ensemble. J’aurais préféré un pot « normal » sur le côté droit, même si j’ai l’impression que sous la selle ça apporte un équilibrage différent de la machine ? Ça doit être psychologique… en revanche sous la selle, le son est terrible. Le GSR hurle de plaisir à chaque rotation de bonheur… c’est terrible ! le double embrayage sur les décélérations favorise à faire ronronner le GSR et à accentuer les « poc poc poc » si frappant alors que la moto commence à monter en température… parfois j’aimerais bien me suivre pour mieux me rendre compte du bruit du monstre… assourdissant dessus, je vois parfois les gamins se boucher les oreilles sur les trottoirs en m’entendant arriver au loin… lorsque je passe trop près de piéton souvent j’embraye pour ne pas trop les ennuyer avec mon barouf, mais 150 mètres plus loin faut bien que je remette es gaz ! Parfois je crie dans le casque pour voir… ben non ! Je ne m’entends pas ! C’est peu dire… j’ai l’impression de revenir en adolescence rebelle et d’entendre ma mère me demandant de baisser ma musique car les voisins n’arrêtent pas de téléphoner pour se plaindre du bruit… j’adore !
Les jambes commencent à accuser le coup, les mains sont gelées ou presque, le nez plus que frais. Seul le buste, les pieds et le cou se sentent à l’abri avec le peu d’équipement que j’ai… mais suffisant apriori. Alors je me décide à m’arrêter dans le patelin de mon enfance où je rêvais en regardant les motos passer devant moi alors que ma mère me tenait la main pour m’amener à l’école… me voici rendu à Melesse où j’aime passer de temps à autre pour voir l’évolution de cette petite commune qui me tient à cœur…
Pas bien ! Je circule sur un chemin piétonnier. Vu le remplissage du parking, je ne risque pas de rencontrer grand monde… puis bon, vu l’état de la chaussée je risquais plus de m’en prendre une ou de finir dans l’étang qu’autre chose… il doit être à peu près 16h sur cette photo et la lumière commence déjà à tomber… vivement les beaux jours… bientôt le jour le plus court de l’année le 21 décembre… après ça se rallonge petit à petit… ok… il reste encore la neige possible jusqu’en février, mais ça va venir vite maintenant… novembre, décembre, janvier… les 3 mois que j’aime le moins à l’année… Noël, ça me fou le bourdon et le nouvel an je m’en cogne…
On approche petit à petit des 1000km obligatoire pour effectuer ce rodage. Je pense l’optimiser un poil en allant chercher les 1200km avant de repasser au point de départ. Ce rodage, on va dire effectué de manière assez simple… mais pas aussi pointilleux qu’avec le Z…
Non… ne me faites pas dire ce que je n’ai pas dis… je n’ai pas enquillé en sortant du concessionnaire, ou rouler à fond les ballons dès le moteur chaud… toujours entre 6000 et 7000tr/mn en vitesse de croisière… 145km/h en 6ème à 8000tr… pourquoi chercher à rouler plus fort franchement ? Surtout en 6ème le rapport le plus ennuyeux du GSR… quelques montées en régime, mais j’ai surtout cherché à ne jamais rester sur un régime constant trop longtemps. Rouler en prenant des tours en régime inférieur plutôt que de chercher le sous régime sur le rapport du dessus… pas toujours évident avec un DEVIL déchicané. Surtout en ville. Je trouve ridicule les rodages où les gars montent de 500tr/mn toutes les 100 bornes… parce qu’à 1000km le moteur n’est jamais monté réellement dans les tours, je ne suis pas certain qu’en sortant de la révision des 1000, en se disant « c’est bon, je peux y aller » ce soit réellement mieux que la manière dont je m’y suis pris !
Enfin voilà, je reste tout de même persuadé qu’un rodage sert surtout pour son pilote plus que pour la machine… et dans le pire des cas, la bécane est garantie 2 ans… la durée moyenne où un pilote garde un 600 avant de monter en gamme… donc même sans réellement faire de rodage à proprement dit, on ne s’engage pas sur de grands problèmes…
En revanche je suis assez surpris de la consommation du GSR, autant c’est plaisant de faire des pleins à 13 / 14€ autant c’est frustrant de devoir s’inquiéter d’une station essence toutes les 160 bornes… je n’ai pas osé encore rouler sur la réserve même si celle-ci est démontrée sur deux niveaux dans le manuel… il faudrait que j’essaie… mais ce qui m’inquiète c’est qu’aujourd’hui je roule à 7000tr/mn en 5 ou 6… bientôt je roulerais forcément entre 9000 et 14000tr/mn en 3 et 4 les ¾ du temps… dépasser les 140km/h en roadster franchement, même en apnée ce n’est pas drôle… de plus je n’ai pas pris le GSR pour faire des records de vitesse, au contraire mais je n’ose imaginer la consommation de l’engin à des régimes si haut… ça risque de me faire drôle…
Enfin voilà… je risque de sortir un peu moins durant les prochaines semaines, ou alors moins longtemps et donc moins loin… mais quoi qu’il en soit, et c’est une des richesses du GSR, monter à bord c’est s’accorder un moment où l’on décroche des tracas du quotidien ou rien n’a d’importance, juste le ciel et l’état du sol… ou chaque rotation de la poignée du bonheur apporte un smile comme jamais, et ça c’est bon ! Quand je vous dis que la moto c’est royal !